Séances parallèles II - Communications
Session de communicationsLocal : CSL-3788
Modération : Véronique Basile Hébert (UQTR)
Eléonore Martin (Université Bordeaux Montaigne)
Pratiques somatiques, créations in situ et engagement socio-politique : la création chorégraphique et circassienne contemporaine à Taiwan
Maxime Milhorat Gusteau (U. Sorbonne Nouvelle)
Mettre en scène un « opéra écologique » : un geste politique?
Knut Ove Arntzen (U. de Bergen)
Perspectives nomades et dramaturgie en spirale dans l’Arctique et le nord de la Scandinavie. Le théâtre sámi du littorale – écologie et décolonisation
SQET
Pratiques somatiques, créations in situ et engagement socio-politique : la création chorégraphique et circassienne contemporaine à Taiwan
Mettre en scène un « opéra écologique » : un geste politique?
Perspectives nomades et dramaturgie en spirale dans l’Arctique et le nord de la Scandinavie. Le théâtre sámi du littorale – écologie et décolonisation
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Eléonore Martin
Pratiques somatiques, créations in situ et engagement socio-politique : la création chorégraphique et circassienne contemporaine à Taiwan
Entre création de nouveaux modes de relation in situ, réflexion sur une identité taiwanaise multiculturelle et pratiques écosomatiques, ma communication s’attachera à montrer la vivacité de ces questions dans la création chorégraphique et circassienne contemporaine à Taiwan. Je propose d’étudier trois compagnies de danse et de cirque : les compagnies Hung Dance ; Lei Dance theatre et FOCA. Toutes ont pour point commun de développer des « écodramaturgies » et de travailler sur la coprésence avec et dans l’environnement. Par exemple, le spectacle Formless erosion de la Huang Dance travaille autour de l’élément aquatique tandis que dans Life-playing game, les artistes sortent des plateaux de théâtre pour danser et jouer dans l’espace public et proposer une création in situ. Ce type de démarche s’inscrit dans le projet de questionner les relations dans un espace partagé et de « fabriquer un nouveau relationnel », pour reprendre les termes de l’argumentaire.
Bio: Éléonore Martin est maîtresse de conférences en arts de la scène à l’Université Bordeaux Montaigne, membre de l’équipe ARTES (UR24141), et Vice-présidente de la SOFETH (Société française d’Ethnoscénologie, ONG agréée UNESCO) depuis décembre 2020. Elle est également membre associé de D2IA (UMRU 241240). Elle a suivi une double formation en études théâtrales et en études chinoises. Elle a effectué plusieurs terrains de recherche à Taiwan et en Chine. Ses travaux portent sur les pratiques spectaculaires chinoises (opéras chinois/théâtre traditionnel chinois ; danse contemporaine ; arts acrobatiques), l’anthropologie des arts vivants-ethnoscénologie et les arts du cirque autour desquels elle a publié de nombreux articles.
(Voir la liste complète de publications : https://cv.hal.science/eleonore-martin et CV disponible sur : https://sofeth.hypotheses.org/eleonore-martin ).
Maxime Milhorat-Gusteau
Mettre en scène un « opéra écologique » : un geste politique?
En 2010, la tempête « Xynthia » frappe l’Ouest de l’Europe. La France est touchée, notamment la Charente-Maritime et la Vendée. La ville de la Faute-sur-Mer, construite en grande partie sur une zone submersible en vue de développer l’économie liée au tourisme balnéaire, est engloutie par un raz-de-marée.
Le compositeur Thomas Nguyen s’est emparé de cet évènement pour en faire l’objet d’une création opératique contemporaine, afin d’aborder les enjeux environnementaux liés à l’eau. Le metteur en scène Mikaël Serre a mis en relation cet évènement avec un matériau théâtral : Un ennemi du peuple. Dans cette pièce d’Ibsen, un scientifique peine à convaincre ses concitoyens de la nocivité des eaux de la station thermale sur laquelle repose l’économie de la ville.
Tout comme les autres formes d’art vivant, le genre opératique fait face à de nouveaux enjeux liés au contexte de crise climatique. Dès lors, les artistes, concepteur·ice·s, producteur·ice·s, chercheur·euse·s universitaires, sont porteur·se·s d’initiatives tentant de répondre à ces défis environnementaux, s’inscrivant dans des démarches « écologiques » à tous points de vue. Xynthia (…) semble être pleinement inscrite dans cette tendance. En quoi cette œuvre est-elle un exemple d’« opéra écologique », à la fois dans son appropriation de cette forme pour sensibiliser à la crise climatique par l’art, mais aussi dans le travail de mise en scène, qui remet en question des normes de production intrinsèques au genre opératique, et influence ainsi l’« écologie » de l’opéra, au sens de « milieu » (par exemple, dans la relation à l’interprète dans le processus de direction d’acteur) ?
Bio: Après une Licence en Études Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle, un Baccalauréat et une Maîtrise en recherche-création en Théâtre obtenus à l’Université Laval de Québec, Maxime Louise est doctorante en Études Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle sous la direction de Julia Gros de Gasquet en codirection avec Alessandro di Profio. Ses recherches portent sur la direction d’acteur appliquée au chanteur dans la mise en scène d’opéra. En parallèle, elle s’implique dans divers projets d’ordre théâtraux, opératiques ou interdisciplinaires, et en tant qu’autrice et metteuse en scène au sein de la compagnie de théâtre L’Après-Dimanche, dont elle est co-fondatrice avec Héloïse Fizet.
Knut Ove Arntzen
Perspectives nomades et dramaturgie en spirale dans l’Arctique et le nord de la Scandinavie. Le théâtre sámi du littoral - écologie et décolonisation
Mon propos permet de comprendre le théâtre Sami et inuit du nord de la Scandinavie et du Groenland. Je vous propose une notion dramaturgique bien différente de modèle aristotélicien: la notion de spirale, figure non fermée à la manière classique et linéaire de penser, qui évoque la théorie des labyrinthes de part du situationnisme, et qui donne un nouveau accès aussi à comprendre un théâtre atmosphérique et écologique, aussi bien que de flux ou diffusion libre des moyenne esthétique et le contextuel. Je vais aussi expliquer les notions de recyclage et d’anthropogarde. Les racines populaires et anthropologiques du théâtre aussi bien autochtone et expérimental vont aussi être expliquées. Il s’agit de la «anthopological turn» comme base pour comprendre le théâtre Tuukkaqq, qui a donné la base d'entraînement de l’acteur physique et visuel pour le théâtre groenlandais aussi bien que Sami. On peut aussi comparer avec le théâtre canadien aussi bien que québécois. Je vais communiquer mon propos en français.
Bio: Professeur émérite en Études théâtrales (Université de Bergen, Norvège), il a travaillé comme critique de théâtre pendant de nombreuses années, publié des articles et livres en Norvège et à l’international, et a participé à de nombreuses conférences à travers l’Europe (Anvers, Francfort-sur-Main, Montréal, Kaunas, Oslo, Helsinki et d´autres). Éditeur de Nordic Theatre Studies, membre de l´Ex Com, EASTAP. Il a récemment publié Staging and Recycling. Retrieving, reflecting and re-framing the Archive, co-édité avec John Keefe (London: Routledge 2020) et Landscape Theatre and the North - Lullelic Reflections (Stamsund: Orkana 2022), co-edité avec Tormod Carlsen.