Séance 7b. Conférences-performances
Conférences-performancesLocal : Théâtre
Présidence : Camille Renarhd (UQAM) et Thomas Langlois (U.Laval)
Julie Andrée T. (UQAM) et Claudelle Tremblay
Alexandre Nadeau (UQAC)
Carole Nadeau (U. Laval)
Lara Kanso (U. Laval) et Katya Montaignac (UQAM)
SQET
Détails et descriptif de l'événement
Mesures d'accessibilité
TOUT-MONDE / ÉCHANGES VARIABLES entre mère et fille.
Julie Andrée T. et Claudelle Tremblay
Cette présentation, sous forme de conférence-performance, sera réalisée en
collaboration avec ma fille, Claudelle Tremblay, âgée de 9 ans. Ensemble, nous occupons à la fois les rôles de performeures et de théoriciennes. Avec nos bagages respectifs, nous engageons un dialogue intergénérationnel qui révèle des perspectives et des regards variés sur des sujets existentielles tels que la mort, la mémoire, l’environnement. Inspirée par la réflexion d’Achille Mbembe : « Un Tout composé de mille parts. De tout le monde. De tous les mondes » (2023, p.12), je pars de l’idée que je suis, moi aussi, composée « de mille parts ». Certaines, longtemps restées en dormance, trouvent aujourd’hui une place plus prégnante dans ma recherche-création. Ce regard microscopique, s’élargit pour explorer la notion de Tout-monde, telle que développée par Édouard Glissant. Nous plongeons dans ce qu’il décrit comme un « théâtre pour nos obscurités » (Tout-Monde, p.22), une exploration des diversités de présences – ici, celle d’une mère et de sa fille – pour ouvrir de nouvelles possibilités. Ce projet se veut avant tout une rencontre, un espace ouvert à l’imprévisible, une notion chère à Édouard Glissant. Selon lui, l’imprévisible préside au devenir du Tout-monde, constituant à la fois un principe de sensibilité et de relation. Notre relation familiale, bien qu’inscrite dans la vie réelle, devient ici un matériau dramaturgique. Non inventée ni scriptée, elle forge une écriture singulière, à la croisée de la théorie et de la scène. Glissant écrit : « J’appelle Tout-monde notre univers tel qu’il change et perdure en échangeant et, en même temps, la “vision” que nous en avons […]. » Le Tout-monde n’est pas une théorie ou un concept figé, mais une manière vivante de penser et de percevoir le monde, une parole ouverte. En intégrant cette perspective, cette conférence-performance accueille pleinement l’imprévisible et l’improbable, offrant un espace où la relation et l’échange deviennent le moteur d’une nouvelle sensibilité partagée.
Bio : Membre de la CÉLAT et Doctorante en Études et Pratiques des arts de l’UQAM, Julie
Andrée T. s’est vu octroyer en 2023 des bourses du CRSH et du FRQSC pour son projet de recherche Esthétique du dépaysage ou la défaillance du paysage. Commissaire d’exposition, reconnue à l’international comme artiste interdisciplinaire, elle travaille de 2008 à 2011, à la School of Museum of Fine Arts de Boston comme professeure invitée en art performance. En 2018, elle complète, à l’UQAC, une maitrise recherche création en art qui portera sur les thèmes de la mort, du paysage et du sublime. En 2020, à Saint-Siméon (Charlevoix-Est), elle co-fonde le Centre Inouï dont la mission est de faire connaitre l’art actuel à travers le patrimoine. Enfin, depuis plusieurs années, elle collabore aux recherches de monsieur Jean-Paul Quéinnec et est chargée de cours à l’Unité d'enseignement en arts de l’UQAC.
Faire du régisseur, du spectateur et de l’acteur les actants d’une expérience théâtrale immersive
Alexandre Nadeau
La spécificité narrative du théâtre s’est souvent située autour de ses différentes conventions. Est-il possible d’en garder l’essence dans une réarticulation du rapport classique régie/salle/scène où ces dernières seront revisitées ? De cet espace classique où chacun avait une place prédéterminée à celui d’un espace commun permettant une interchangeabilité des fonctions chez les actants du récit, est-il possible d’amplifier la force des aKects chez le spectateur ? Transformant le régisseur technique traditionnel en actant, ce dernier trouvera la source de sa création dans un contenu puisé à même l’image du spectateur. De ce principe sur le travail de l’image au théâtre, comment faire circuler les actants (régisseur, spectateur, acteur) à l’intérieur, par exemple, des trois points de vue de la photographie évoqués chez Roland Barthes : opérator, spectator, spectrum ? (Barthes, 1980) À partir de ces échanges de fonctions au sein du dispositif, comment ses occupants entreront-ils en relation pour construire une expérience singulière où le spectateur en sera l’électron libre ? Cette communication sera pour moi un premier résultat de recherche création d’une maîtrise en art, amorcée en janvier 2024 à l’UQAC. Je propose de présenter une courte création et d’en faire son commentaire dans le temps impartit des 20 minutes.
Bio : Détenteur d’un baccalauréat interdisciplinaire en arts (cinéma), Alexandre Nadeau est le directeur technique du Petit théâtre de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) depuis 1999. Par ailleurs, il est aussi chargé de cours à cette même institution et y enseigne, depuis 2006, l’éclairage au cinéma, au théâtre et en art visuel. Concepteur d’éclairage pour plusieurs projets théâtraux, il a dernièrement assumé la lumière et la vidéo de Ainsi passe la chaire de Sara Moisan du théâtre La Tortue Noire de Chicoutimi. Il entreprend en 2024 une maitrise en art volet recherche-création afin de revisiter sa pratique et créer autrement, à l’aide notamment de dispositif impliquant l’image vidéo.
L'en-semble du corps atmosphère
Carole Nadeau
Résumé à venir.
Bio : à venir.
Sèves
Lara Kanso et Katya Montaignac
Nous proposons une lecture-performance tissée de nos pratiques respectives, à savoir l’écriture et la danse, sousla forme d’une expérimentation qui invite chacune à se commettre sur le territoire de l’autre, sachant que dans les deux cas, il s’agira d’une “écriture corporelle” (Mallarmé). Cette contribution s’inscrit dans le prolongement performatif d’un texte rédigé à quatre mains et deux corps que nous envisageons comme une co-respiration : « [r]espirer, […] peut […] s’entendre du niveau cellulaire à celui d’un territoire partagé […] comme une manière d’entrer en dialogue. Comme une mise en relation de l’intériorité et de l’extériorité, comme une rencontre avec l’altérité » (Clavel et Legrand, 2019 : 41) Sortant de nos zones de confort tout en assumant le sensible comme force d’action, nous contemplerons la nudité des arbres des villes et la laisserons se fluidifier dans la texture de nos corps et de nos mots, dans un espace de dialogue et de résonance. Nous proposerons ainsi une aire de correspondances synesthétiques entre mots, sensations et mouvements; et entre humain.e.s et végétal. Parce que “[…] tout texte, qui répond à sa définition littéraire, c'est-à-dire qui agit et qui dure, tout texte est en mouvement” (Meschonnic, 1987: 26). Le “nous” sera alors l’espace de trois entités vivantes qui se nouent et se meuvent, qui se croisent et se séparent, oscillant entre la fusion et la solitude. Car « "nous" n’est pas le pluriel de "je" (…) [mais plutôt] le résultat d’un "je" qui s’est ouvert (ouvert à ce qu’il n’est pas), qui s’est dilaté, déposé au-dehors, élargi » (Macé, 2019 : 19-20).
Bio : Lara Kanso est metteure en scène et auteure libanaise. Elle poursuit actuellement son doctorat en « Littérature, arts de la scène et de l’écran » à l’Université Laval, au Canada. Elle a mis en scène et co-écrit trois créations théâtrales contemporaines, multidisciplinaires et interculturelles : Les noces de Zahwa (2024), Jardin d’amour (2016) et Absence (2019). Elle a
collaboré à l’Encyclopédie Le Théâtre dans l’Histoire: les scènes, les hommes, les œuvres (2016). Son texte dramatique Tu m’as souvent parlé de bonheur a été publié en France en 2023. Elle travaille actuellement sur une création théâtrale dont elle signe la mise en scène et l’écriture avec le « Petit Théâtre du Vieux Noranda », au Québec. Sa recherche-création doctorale porte essentiellement sur le théâtre néo-documentaire, revisité à la lumière des théories du néo-matérialisme et de l‘écologie dans les arts vivants.
Artiste en danse, dramaturge et chercheure indépendante installée à Tiohá:ke/Mooniyang/Montréal, Katya Montaignac crée des « objets dansants non idenfiés ». Riche de nombreuses expériences collectives, notamment avec La 2e Porte à Gauche, sa démarche s’engage dans une pratique de l’invittiaon et du dialogue. Spectacles participatifs, œuvres in situ, séminaires in(ter)disciplinaires et banquets performatifs, son travail questionne nos habitudes de création à travers la mise en jeu d’une diversité de corps et de voix. Docteure en études et praques des arts, elle enseigne et écrit sur la danse (Danse-Cité : Traces contemporaines, 2009 ; De la glorieuse fragilité : l’Abécédaire, 2019 ; Tribunes sur la danse, 2020 ; Curieux manuel de dramaturgie, 2024 ; Lieux et milieux des arts vivants : performer l'institution, 2024). Elle était dramaturge en résidence à la Poêle de 2023 à 2025.