6/5/25
13:00 - 14:15 HNE

Séance 3. Dramaturgie de l'en-commun

Local : Grand atelier

Présidence : Carole Nadeau (U. Laval)

Charlotte Gagné-Dumais (Théâtre des Trompes)

Myriam Boileau (UQAM)

Marilou Guay-Deschênes (Artiste)

 

Détails et descriptif de l'événement

Les dynamiques intermédiales comme facilitatrices d’une mise encommun dans la mise en scène de « Humeurs de Veuve »

Charlotte Gagné-Dumais

Les dernières créations du Théâtre des Trompes (Plein tube, 2021; Humeurs de Veuve, 2025) autour des textes de Hervé Bouchard (respectivement Mailloux et Parents et amis sont invités à y assister) ont été intrinsèquement liées à mes recherches doctorales. Au moment du dépôt de la thèse, les répétitions d’Humeurs de Veuve débutaient. Ainsi, une partie importante du travail de recherche-création a continué après la rédaction de la thèse. Maintenant la mise en scène de ce spectacle achevée, je peux explorer de façon approfondie les échanges entre la théorie et la pratique qui ont eu lieu.
Entre les quelques mantras qui animent les répétitions (« Rarement Stanislavski, souvent Brecht », « Il faut raconter ») et l’utilisation d’une immense robe de bois comme dispositif scénique, les stratégies d’opacifications et de transparence utilisées au cours du processus de création sont devenues essentielles à une possible mise en commun des différents médias mobilisés par la production; c’est-à-dire d’une mise en commun des diverses présences humaines et autres-qu’humaines (texte, scénographie, conception sonore, conception lumière, conception vidéo, etc.).

C’est en combinant ce qui est généralement considéré comme des opposés – tels que le temps de la machine et le temps de l’humain (Mézergues), l’opacité et la transparence (Bolter et Grusin), la présence médiatisée et en direct (Auslander), le jeu réaliste (Stanislavski) et le jeu distancié (Brecht) – que nous parvenons à découvrir de nouvelles possibilités, et à comprendre que les oppositions sont moins franches dans le concret de la pratique artistique que dans certaines bulles théoriques. Ces combinaisons, inévitablementintermédiales, sont un travail concret de l’en-commun.

Bio : Charlotte Gagné-Dumais est metteur·e en scène et obtient son doctorat à l’Université de Montréal en 2024. Après des études en cinéma, iel étudie le théâtre contemporain dans une perspective intermédiale. Dans ses recherches comme dans sa pratique artistique, iel s'interroge sur la présence intermédiale des interprètes, la relation à l’autre-qu’humain et l’identité de genre. En 2015, iel fonde, avec Laurence A. Clavet, la compagnie de création féministe le Théâtre des Trompes. Iel y assure la direction artistique ainsi que la mise en scène de plusieurs projets, dont le Cycle de la Roche, un cycle de création dédié aux textes d’Hervé Bouchard, au Théâtre aux Écuries. Charlotte aime les pâtisseries.

Se représenter au théâtre : la mobilisation de la subjectivité dansle théâtre documentaire québécois contemporain

Myriam Boileau

« S’il veut remplir sa mission pédagogique, le drame politique ne doit pas prendre comme point de départ l’individu mais le document » (Piscator, 1929 : 213). Alors que le théâtre documentaire avait pour ambition originale une volonté de prise de conscience politique à travers ce que son créateur Erwin Piscator nommait le document, les choses ont depuis changé. À une époque où les expériences individuelles prennent de plus en plus d’importance dans la compréhension que les acteurs ont de leur société (Martuccelli, 2017), les formes québécoises de théâtre documentaire ont plutôt fait émerger une dramaturgie où l’individu est partie prenante des enjeux sociopolitiques présentés sur scène. Cette manière de vivre le politique comme extension de soi s’inscrit dans une façon de travailler la
dramaturgie d’une pièce de théâtre documentaire où l’individuel et le collectif sont étroitement liés. Se basant sur J’aime Hydro et Run de lait, deux spectacles phares du théâtre documentaire québécois contemporain, cette présentation jettera un regard sur la façon dont les notions de subjectivité et du commun se déploient sur la scène théâtrale d’aujourd’hui. Cette
rencontre entre une base sociologique et un corpus artistique permettra d’illustrer la tension à l’œuvre entre la notion de subjectivité, traitée sur le mode de l’expérience individuelle, et son imbrication dans les enjeux sociopolitiques que le théâtre documentaire met en scène, par l’entremise de notre conception du commun.

Bio : Étudiante à la maîtrise en théâtre à l’École supérieure de théâtre de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), Myriam Boileau est également détentrice d’une mineure en études théâtrales de l’UQÀM ainsi que d’un baccalauréat en sociologie avec une spécialisation en études féministes, des genres et des sexualités réalisé à l’Université de Montréal (UdeM). Son parcours est par ailleurs ponctué de séjours à l’international, dont à l’Université de Lund en Suède pour un programme d’échange étudiant ainsi que, plus récemment, au Rwanda et au Nunavik dans le cadre de contrats professionnels. Intéressée par les notions de subjectivité, du commun et du politique ainsi que leurs imbrications dans le milieu théâtral, son projet de recherche porte sur la représentation du commun au sein du théâtre documentaire québécois contemporain, à savoir celui des dix dernières années. En parallèle à ses études, Myriam travaille également comme documentaliste au Centre de documentation de l’École supérieure de théâtre (CEDEST).

Le Collectif Baba Yaga; l’expérience d’un gym de création en arts vivants

Marilou Guay-Deschênes

Résumé à venir.

Bio : Originaire d’Alma, Marilou a étudié en théâtre au Bac Interdisciplinaire en Arts de l’UQAC et au Cégep de Limoilou. Elle travaille comme comédienne pour diverses compagnies de théâtre et au sein de l’organisme Clowns Thérapeutiques Saguenay. En plus d’être formatrice, auteure et metteure en scène pour la troupe les En-Tête-T et médiatrice culturelle pour (presque) toutes les compagnies de théâtre, Marilou est cofondatrice et membre du collectif de création Baba Yaga. Elle s’est récemment tournée vers ses propres créations avec le projet Passion à la Bleuetière et le spectacle Celles que je porte, présenté en janvier 2025 à La Rubrique.

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