Séance 8. Regard sur différents contextes de formation postsecondaire
Session de communicationsLocal : Grand atelier
Présidence : Sophie Côté (UQAM)
Cassandre Chatonnier (Cégep de Saint-Hyacinthe)
Sarah Poole (U. Concordia) et Marie-Eve Skelling Desmeules (UQAC)
Geneviève Bélisle (UQAM), Jeffrey Gagnon (U. Toronto), Nicole Nolette (U. Waterloo), Marie-Eve Skelling Desmeules (UQAC)
SQET
Détails et descriptif de l'événement
Mesures d'accessibilité
Co-création scénographique – Atelier « Processus horizontaux enscénographie » à la Escuela Nacional de Arte Teatral de Mexico
Cassandre Chatonnier
J’ai la chance d’être invitée cet hiver à donner l’atelier « Processus horizontaux en scénographie » aux finissants en scénographie et en jeu de la Escuela Nacional de Arte Teatral de Mexico.
Cet atelier est nourri à la fois de mon enseignement à l’École de Théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, de ma Maîtrise en Théâtre (UQAM 2016) et de ma visite à la Quadriennale de Prague 2023. Riche de ces expériences j’ai pu développer une approche de création scénographique collaborative.
En effet, le processus de création scénographique d’une production théâtrale enseigné habituellement dans les écoles de théâtre au Québec consiste à penser et à concevoir les éléments de design tels que le décor ou les costumes avant même que les comédiens ne commencent les répétitions. Le dialogue n’a alors lieu qu’entre le metteur en scène et le scénographe. De ce fonctionnement résulte parfois un manque de cohésion entre l’équipe de production et les acteurs et l’objet scénographique semble être parfois un collage mal maîtrisé entre les comédiens et l’espace qui les entoure.
L’atelier se déroulera en deux phases. Les étudiant.e.s commenceront par choisir deux lieux publics dans la ville de Mexico qui les inspirent en terme d’espace pour la pièce En attendant Godot de Samuel Beckett. Iels iront ensuite tester une scène de la pièce dans ces lieux afin d’observer quels sont les impacts des qualités architecturales sur le jeu des acteurs. Les étudiant.es créeront ensuite un concept de décor pour la pièce directement nourri du processus d’exploration in situ.
Je présenterai lors du colloque la façon dont j’ai accompagné les étudiant.e.s ainsi que les apprentissages et les défis de cette démarche appliquée à un autre contexte culturel que celui du Québec.
C’est en combinant ce qui est généralement considéré comme des opposés – tels que le temps de la machine et le temps de l’humain (Mézergues), l’opacité et la transparence (Bolter et Grusin), la présence médiatisée et en direct (Auslander), le jeu réaliste (Stanislavski) et le jeu distancié (Brecht) – que nous parvenons à découvrir de nouvelles possibilités, et à comprendre que les oppositions sont moins franches dans le concret de la pratique artistique que dans certaines bulles théoriques. Ces combinaisons, inévitablementintermédiales, sont un travail concret de l’en-commun.
Bio : Diplômée de l’école Boulle en « design d’espace » (Paris), Cassandre Chatonnier s’est installée en 2008 au Québec, où elle a pu se spécialiser en scénographie de théâtre grâce au baccalauréat en « Design For The Theatre » de l’Université Concordia. Depuis sa graduation, elle travaille comme scénographe, chercheure et enseignante. De par sa formation en design d’intérieur, le travail de Cassandre est largement influencé par l’architecture. Elle s’intéresse également au rapport qu’entretient l’acteur avec l’espace ainsi qu’aux différentes façons dont celui-ci peut venir nourrir sa pratique de conceptrice. Elle détient une maîtrise en théâtre de l’UQAM sur ce sujet, obtenue avec la mention « excellent ». Elle possède aujourd’hui un doctorat en Études Urbaines INRS, où elle s’intéresse au rapport entre performances autochtones et appropriation de l’espace, et à la co-création d’une méthodologie pour repenser les espaces publics urbains à travers la danse.
Apprendre ensemble au sein de la formation professionnelle en arts du cirque. Perspective de recherches croisées.
Sarah Poole et Marie-Eve Skelling Desmeules
Suivant l’idée de se rejoindre, cette communication vise le croisement de deux recherches traitant des manières d’apprendre, d’accompagner et d’être ensemble au sein de la formation hybride de l’artiste de cirque.
Espace de coexistence entre des personnes aux statuts variés (communauté étudiante et enseignante d’une diversité de disciplines circassiennes, de théâtre, de danse; artistes invités; conseiller.ères artistiques, metteur.ses en piste; gréeurs), ce type de formation de l’artiste scénique donne lieu à des cheminements individualisés aux différents objectifs de spécialisation. Au sein de ces programmes se vit une tension entre un système de formation scénique principalement orienté vers le résultat (en termes de performance) et un système orienté vers les expériences d’apprentissage en amont des présentations et des possibilités d’employabilité des finissant.es.
Le croisement de nos recherches ouvre sur un savoir à être ensemble au sein de ce type de formation aux multiples enjeux. Ensemble, nous interrogeons les représentations passées (en contexte de formation), actuelles (en tant qu’artistes de cirque) et futures (au regard du prolongement de leur carrière) afin de réfléchir aux expériences d’enseignement et d’apprentissage que ces contextes de l’en-commun impliquent.
Alors que l’une des deux recherches conduit à mieux comprendre les expériences et les perspectives de 85 étudiant.es et enseignant.es dans différentes formations professionnelles (Skelling Desmeules, 2017-2020), l’autre aborde les perspectives de 13 diplômés – à qui la chercheuse avait déjà enseigné – au sujet d’approches pédagogiques permettant le développement de compétences et d’habiletés essentielles à une longévité de pratique (Poole, 2021-2023).
Bio : Sarah Poole est étudiante à la maîtrise à l’Université Concordia. Américaine et danseuse contemporaine d’origine, elle s’établit au Québec en 2003, complète une attestation d’études collégiales comme formatrice en cirque (2008) à l’École nationale de cirque de Montréal (ÉNC) et un certificat d’études supérieures en leadership en éducation à l’Université McGill (2022). Elle a enseigné 14 ans à l’ÉNC en plus d’avoir récemment œuvré en tant que directrice de la Formation Superièure à l’École de cirque de Québec (2022-2024). Coach spécialisée, elle travaille sur plusieurs créations originales pour le Cirque du Soleil (MESSI10, KURIOS, CRYSTAL, SAND) ainsi que pour le Cirque Éloize (SEUL ENSEMBLE). Elle offre également des ateliers de techniques aériennes et de recherche chorégraphique en Europe, aux États-Unis et au Canada de façon régulière.
Marie-Eve Skelling Desmeules est professeure au Département des arts, des lettres et du langage de l’UQAC, vice-présidente de la Société québécoise d’études théâtrales (SQET), coresponsable de l’axe Théâtre et formation et membre du comité directeur du Groupe de recherche en enseignement du théâtre (GRET). Elle fut d’abord formée en jeu (École supérieure de théâtre, UQÀM), puis en enseignement des arts (Université d’Ottawa) avant de compléter un doctorat portant sur les expériences de formation professionnelle en théâtre et un postdoctorat sur celles en cirque (Université Concordia). Elle a aussi enseigné au secondaire et à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa de 2011 à 2022.
Les méthodes et les expériences de l’en-commun dans le contexte duprojet « Mettre en scène de meilleurs avenirs ».
Geneviève Bélisle, Jeffrey Gagnon, Nicole Nolette, Marie-Eve Skelling Desmeules
Cette séance, sous forme de table ronde, sera l’occasion de discuter des méthodes et des expériences de l’en-commun dans le contexte du projet Staging Better Futures/Mettre en scène de meilleurs avenirs (SBF/MSMA). SBF/MSMA est un projet national, intersectoriel, interdisciplinaire et multilingue (anglais/langue des signes américaine/français/langue des signes québécoise) de cocréation et de mobilisation des connaissances qui vise à favoriser et à soutenir la décolonisation, la lutte contre le racisme, l'équité, la diversité et l'inclusion (DC/AR/EDI) dans les conditions d'enseignement et d'apprentissage de la formation théâtrale postsecondaire au Canada. Dans le cadre de celui-ci sont engagées une centaine de personnes de différents statuts dans différents comités centraux (Gouvernance, Étude de la gouvernance, Synthèse des connaissances, Mobilisation des connaissances, Archivage) et pôles régionaux (Brock-Niagara, UWaterloo-Sud-Ouest de l’Ontario, Sheridan-Toronto, USaskatchewan-Prairie, UMoncton-Acadie, Dalhousie-Atlantique, Concordia-Québec, UQAM-Québec, Éducation autochtone, Professionnalisation des gradués) où se déploient des expériences de formation théâtrale.
La première partie de la séance permettra de présenter le projet et son fonctionnement reposant sur l’approche collaborative et le développement d’approches méthodologiques de l’en-commun (Jeffrey Gagnon) avant d’ouvrir sur ce qui se fait et se vit dans certains pôles de recherche. Une seconde partie visera à engager la discussion autour de la possible mise en place d’une approche autoethnographique collective/collaborative (Geneviève Bélisle) au sein des différents pôles de recherche impliqués en fonction de leurs contextes respectifs.
Bio :
Geneviève Bélisle : à venir.
Jeffrey Gagnon : à venir.
Nicole Nolette est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études des minorités et professeure agrégée au Département d’études françaises de l’Université de Waterloo. Pour son livre Jouer la traduction. Théâtre et hétérolinguisme au Canada francophone (2015), elle a été lauréate du prix Ann-Saddlemyer de l’Association canadienne de la recherche théâtrale et du Prix du meilleur ouvrage en théâtre de la Société québécoise d’études théâtrales pour la période 2014-2016. Son livre Traverser Toronto. Récits urbains et culture matérielle de la traduction théâtrale est paru aux Presses de l’Université de Montréal en 2024.
Marie-Eve Skelling Desmeules est professeure au Département des arts, des lettres et du langage de l’UQAC, vice-présidente de la Société québécoise d’études théâtrales (SQET), coresponsable de l’axe Théâtre et formation et membre du comité directeur du Groupe de recherche en enseignement du théâtre (GRET). Elle fut d’abord formée en jeu (École supérieure de théâtre, UQÀM), puis en enseignement des arts (Université d’Ottawa) avant de compléter un doctorat portant sur les expériences de formation professionnelle en théâtre et un postdoctorat sur celles en cirque (Université Concordia). Elle a aussi enseigné au secondaire et à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa de 2011 à 2022.