6/5/24
10:30 - 12:00 HNE

Séances parallèles I - Communications

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : À venir

Vytautas Bucionis (U. de Montréal) et Florian Grond (U. Concordia)
Quand la nature est l’auteur primaire d’une pratique artistique sonore.

Juliette Meulle (U. Paris 8)
Du son au soin des environnements dans l’usage des enregistrements sonores

Séverine Leroy (U. Catholique de l’Ouest)
Paysages sonores de la mémoire du génocide des Tutsi

 

 

 

Détails et descriptif de l'événement

Vytautas Bucionis et Florian Grond

Écouter, Créer, et Renouveler

Le compositeur et ornithologue Vytautas et l’enregistreur de son immersif Florian) vous propose une expérience performative explorant le paysage sonore comme un auteur musical composant ses propres spectacles sonores. La présentation se constituera de deux performances de Vytautas qui participera au piano avec deux enregistrements sonores de paysages de nature contrastant, puis un montage de son œuvre orchestrale avec d’autres enregistrements en pleine nature d’ où provient une bonne partie du contenu motivique de l’œuvre. Tout s’alternera avec des réflexions des deux partenaires des découvertes qui se sont cristalliser pendant leurs récentes explorations. La présentation vise à questionner la séparation de la culture humaine de la nature en proposant de considérer la nature comme une partenaire égal pour le créateur humain, ainsi que la nécessité de former des pratiques culturelles qui protège la nature en tant que source de bien-être humain et une partie de son identité.

Bio : Vytautas Bucionis Jr. (né à Trakai, Lituanie en 1986) est un pianiste et compositeur de formation classique mais de nature polyvalente. Outre sa base académique, il s’est consacré aux musiques traditionnelles de l’Europe de l’Est et du Proche-Orient ainsi qu’au jazz modal et plusieurs styles populaires d’une approche progressive. Ayant obtenu sa maîtrise en composition à l’université de Montréal, il poursuit actuellement son doctorat toujours à l’UdeM sous la direction de François-Hugues Leclair mais en concert avec Maxime McKinley et Jimmy Leblanc. Pendant sa formation comme compositeur, l’amour pour la nature a suscité un vif intérêt pour l’observation d’oiseaux et l’enregistrement de sons de nature pour des motifs artistiques et de protection de l’environnement. Vytautas collabore depuis mai 2021 avec l’artiste médiatique Florian Grond dans de divers projets sur l’écoute de sons immersifs ainsi que dans son propre projet artistique et environnemental mettant en valeur la musicalité des paysages sonores de la nature.

Florian Grond est professeur adjoint en Design et Computation Arts à l’Université Concordia. Artiste médiatique et concepteur d’interactions sonores, ses travaux de recherche se concentrent sur la conception participative dans les domaines des arts, des médias immersifs et des technologies d’assistance. Expert en enregistrement sonore immersif, sound art et sonic interaction design, Grond explore également les concepts d’inclusive design avec les méthodes de recherche-création. Auteur de publications dans les domaines de sound art, auditory display et du design participative, il a exposé ses œuvres artistiques à travers l’Europe, l’Amérique du Nord et le Japon. Avant de rejoindre Concordia, Grond a entre autres obtenu une bourse postdoctorale de recherche-création B5 du FRQSC. Avec le chercheur littéraire Dr. Piet Devos il a développé en collaboration le concept des objets frontières sonores, une méthodologie qu’il explore présentement avec Melissa Park de McGill. Associé au département d’enregistrement sonore de la Schulich School of Music, Grond a aussi réalisé les premiers enregistrements en 6 degrés de liberté à l’Université McGill. Depuis 2021, il collabore avec le compositeur Vytautas Bucionis.

 Juliette Meulle

« Écouter au monde » : du son au soin des environnements dans l’usage des enregistrements sonores

Le son est caractérisé par sa capacité à faire émerger des phénomènes situés dans des zones en transformation, à développer notre imaginaire face à des évolutions en partie invisibles. Ainsi, se mettre à l’écoute ne signifie pas seulement ouvrir ses oreilles, cela revient à développer une certaine attention, à la fois éthique et épistémologique, aux lieux qui nous entourent et une certaine pratique du soin des autres, humains et non-humains. Différentes pièces sonores et spectacles explorant les potentialités du son peuvent ainsi être confrontés afin d’envisager comment passer d’une simple écoute à une attention portée aux transformations contemporaines de nos environnements, ainsi qu’à nos possibilités collectives d’agir. L’imaginaire développé par ces pratiques participerait ainsi des sens écologiques, individuels ou collectifs, que nous créons à partir de notre écoute et de sa nécessaire incomplétude.

Bio: Actuellement doctorante à l’Université Paris 8 sous la direction d’Éliane Beaufils, Juliette Meulle s’intéresse aux procédés de sonorisation au théâtre ainsi qu’aux manifestations sonores et radiophoniques sur scène et dans les processus de création. Après un mémoire de Master 1 dédié aux imaginaires écologiques dystopiques sur la scène contemporaine, elle a consacré son mémoire de Master 2 aux mises en scène du son dans le théâtre contemporain. Sa thèse, débutée en septembre 2022, porte sur la radio comme modèle esthétique dans le théâtre contemporain et dans les processus de création actuels impliquant notamment des enjeux environnementaux. Forte d’une expérience radiophonique au sein de la radio associative TrENSistor de 2017 à 2019 ainsi que dans la radio L’écho des planches depuis 2018, ses sujets de prédilection rendent compte de ce double intérêt pratique et esthétique, à la fois pour le sonore et le théâtre. En 2022, elle participe avec Chimène Lombard et Coline Lafontaine à la création du collectif Les Parlantes au sein duquel elle poursuit ses projets d’écriture, de création et de réalisation de fictions sonores et théâtrales destinées à la radio, la scène et tout ce qu'il y a entre les deux.

Séverine Leroy

Paysages sonores de la mémoire du génocide des Tutsi

Dans le cadre du projet de recherche création PRASORE (Pratiques sonores de la recherche), je me suis rendue au Rwanda en décembre 2023 pour y effectuer le tournage d’un documentaire consacré à la mémoire du génocide des Tutsi. Au cours de ce voyage sur les lieux de mémoires institutionnalisés mais aussi dans les paysages urbains et naturels, des témoins rescapés du génocide m’ont livré une parole in situ où l’on entend le palimpseste de la mémoire qui se superposent aux lieux de vie, lesquels n’expriment pas nécessairement les marques de ce qui fut. Parmi ces différents lieux du souvenir, le jardin de la mémoire paysagé par l’association Ibuka (Souviens-toi) à Kigali offre aux rescapés un espace naturel de méditation où chaque choix de plantation renvoie à un élément végétal des paysages du génocide et de la culture traditionnelle rwandaise. Je vous propose d’écouter ces lieux de mémoire.

Bio: Maîtresse de conférences en études théâtrales à l’UCO d’Angers depuis septembre 2021 (laboratoires CHUS-UCO et EA 3208 APP), mes recherches portent sur la documentation sonore des processus de création et les esthétiques de la mémoire. Ma thèse, soutenue en 2015 à Rennes 2, porte sur la poétique de la mémoire dans l’œuvre théâtrale de Didier-Georges Gabily. Depuis 2014, j’investis le documentaire sonore comme un espace d’écriture de mes recherches allant de la mémoire des conflits (Défaut d’ingérence, Fr. Culture, 2014 ; Les sons de l’arrière,2015) à la mémoire de la création (Revenir sur les lieux, Fr. Culture, 2017 ; série documentaire du projet ARGOS, Europe Creative, 2021).

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