NavigationToggle Table of Content

Colloque SQET 2024 – Horaire

*Les liens Zoom pour chaque séance sont accessibles en cliquant sur « Voir plus »

En continu

5 juin, 2024

08:30 – 17:30 HNE

Accueil

Local : Café LAMIC (CSL-3545)

Accueil dès 8h30

Café et collations accessibles tout au long de la journée.

Détails et descriptif de l’événement

Mesures d’accessibilité

Ressources et mots-clés

Mots-clés

5 juin, 2024

12:00 – 13:00 HNE

Exposition

Local : Studio T (CSL-0728)

Recherche et création d’un nouveau relationnel

Exposition construite en continu sur la durée du colloque, accessible au public durant les pauses dîner (12h à 13h).

Commissariat : Claudia Bernal (UQAC) et Thomas Langlois (U. Laval)

Avec les contributions de Claudia Bernal (UQAC), Claudia Blouin (U. Laval), Patrick Gauvin (UQAT), Andrée-Anne Giguère (U. Laval), Thomas Langlois (U. Laval), Sylvie Lapierre (U. Laval) et Julie Andrée T. (UQAM).

Détails et descriptif de l’événement

Mesures d’accessibilité

Pour le colloque 2024, l’axe Recherche-création de la SQET propose un bloc de 3h dédié à la recherche-création, qui intégrera tant des communications plus conventionnelles que des conférences-démonstrations et des performances. Ces présentations auront lieu au sein d’une exposition d’art visuel. Le tout s’inscrira, sans s’y restreindre, dans l’axe Agir et être agi du colloque. 

Les recherches-créations présentées aborderont des concepts tels la corporéité, définie comme « spectre sensoriel et énergétique d’intensité hétérogènes et aléatoires » (Bernard 2002). En effet, « le corps » est aussi composé « d’un réseau matériel et énergétique mobile et instable de forces pulsionnelles et d’interférences d’intensité disparates et croisés » (p. 526). L’acte créateur et plus particulièrement l’art contemporain ont permis de remettre en question l’unité du corps en tant qu’entité anatomique pour le considérer comme une entité instable, en constante transformation dans son rapport à la matière, à l’environnement, au territoire, à l’histoire personnelle et collective. Par cette proposition, nous souhaitons expérimenter l’immersion d’un événement de recherche-création localisé dans un environnement artistique qui, à son tour, participe à une volonté d’aborder des expériences artistiques agissantes entre les humains et l’écologie.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Mercredi 5 juin

5 juin, 2024

08:45 – 09:15 HNE

Mot de bienvenue

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Salutations et reconnaissance territoriale

Mot d’accueil de Guillaume Pinson, doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Laval et du comité organisateur du colloque composé de Véronique Basile Hébert (UQTR), Claudia Blouin (U. Laval), Catherine Cyr (UQAM), Carole Nadeau (U. Laval) et Jean-Paul Quéinnec (UQAC)

Détails et descriptif de l’événement

Ressources et mots-clés

Mots-clés

5 juin, 2024

09:15 – 10:15 HNE

Grande conférence I – Marielle Macé

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Jean-Paul Quéinnec (UQAC)

Marielle Macé (CNRS, EHESS)

Parler pour respirer

 

Détails et descriptif de l’événement

Marielle Macé

Parler pour respirer

Dans le prolongement d’un petit livre publié l’année dernière, Respire (Verdier, 2023) je souhaite proposer une réflexion sur la solidarité entre parole et respiration.

Respirer pour parler, parler pour respirer, s’entendre adresser une parole, parler du monde et dans le monde : c’est toute une écologie politique et atmosphérique de la parole qui sera visée ici, à travers quelques scènes nouant parole, vie et respiration — depuis la venue au monde (comprise comme un consentement à la respiration) jusqu’à plusieurs grands moments contemporains d’étouffement. 

Ce n’est pas un hasard si une telle proposition émane d’une écrivaine : ma conviction est que l’exercice de la parole est l’une de nos responsabilités écologiques les plus pressantes. Être poète, à mes yeux, c’est précisément “tenter d’être une respirante” jusque dans la langue : m’efforcer d’écrire respiramment, de parler respiramment, de pratiquer la parole comme une tâche atmosphérique, une participation (voire une compromission) à la santé des milieux, à leur respirabilité.

Bio : Marielle Macé est écrivaine, directrice de recherche au CNRS, et directrice d’études à l’EHESS. Ancienne pensionnaire à la Villa Médicis, elle a notamment publié Façons de lire, manières d’être (Gallimard, 2011, rééd. « TEL », 2022), Styles. Critique de nos formes de vie (Gallimard, 2016), Nos Cabanes (Verdier, 2019), Une pluie d’oiseaux (José Corti, 2022, Grand Prix de l’Essai, SGDL), et Respire (Verdier, 2023).

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

5 juin, 2024

10:30 – 12:00 HNE

Séances parallèles I – Communications

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : À venir

Vytautas Bucionis (U. de Montréal) et Florian Grond (U. Concordia)
Quand la nature est l’auteur primaire d’une pratique artistique sonore.

Juliette Meulle (U. Paris 8)
Du son au soin des environnements dans l’usage des enregistrements sonores

Séverine Leroy (U. Catholique de l’Ouest)
Paysages sonores de la mémoire du génocide des Tutsi

 

 

 

Détails et descriptif de l’événement

Vytautas Bucionis et Florian Grond

Écouter, Créer, et Renouveler

Le compositeur et ornithologue Vytautas et l’enregistreur de son immersif Florian) vous propose une expérience performative explorant le paysage sonore comme un auteur musical composant ses propres spectacles sonores. La présentation se constituera de deux performances de Vytautas qui participera au piano avec deux enregistrements sonores de paysages de nature contrastant, puis un montage de son œuvre orchestrale avec d’autres enregistrements en pleine nature d’ où provient une bonne partie du contenu motivique de l’œuvre. Tout s’alternera avec des réflexions des deux partenaires des découvertes qui se sont cristalliser pendant leurs récentes explorations. La présentation vise à questionner la séparation de la culture humaine de la nature en proposant de considérer la nature comme une partenaire égal pour le créateur humain, ainsi que la nécessité de former des pratiques culturelles qui protège la nature en tant que source de bien-être humain et une partie de son identité.

Bio : Vytautas Bucionis Jr. (né à Trakai, Lituanie en 1986) est un pianiste et compositeur de formation classique mais de nature polyvalente. Outre sa base académique, il s’est consacré aux musiques traditionnelles de l’Europe de l’Est et du Proche-Orient ainsi qu’au jazz modal et plusieurs styles populaires d’une approche progressive. Ayant obtenu sa maîtrise en composition à l’université de Montréal, il poursuit actuellement son doctorat toujours à l’UdeM sous la direction de François-Hugues Leclair mais en concert avec Maxime McKinley et Jimmy Leblanc. Pendant sa formation comme compositeur, l’amour pour la nature a suscité un vif intérêt pour l’observation d’oiseaux et l’enregistrement de sons de nature pour des motifs artistiques et de protection de l’environnement. Vytautas collabore depuis mai 2021 avec l’artiste médiatique Florian Grond dans de divers projets sur l’écoute de sons immersifs ainsi que dans son propre projet artistique et environnemental mettant en valeur la musicalité des paysages sonores de la nature.

Florian Grond est professeur adjoint en Design et Computation Arts à l’Université Concordia. Artiste médiatique et concepteur d’interactions sonores, ses travaux de recherche se concentrent sur la conception participative dans les domaines des arts, des médias immersifs et des technologies d’assistance. Expert en enregistrement sonore immersif, sound art et sonic interaction design, Grond explore également les concepts d’inclusive design avec les méthodes de recherche-création. Auteur de publications dans les domaines de sound art, auditory display et du design participative, il a exposé ses œuvres artistiques à travers l’Europe, l’Amérique du Nord et le Japon. Avant de rejoindre Concordia, Grond a entre autres obtenu une bourse postdoctorale de recherche-création B5 du FRQSC. Avec le chercheur littéraire Dr. Piet Devos il a développé en collaboration le concept des objets frontières sonores, une méthodologie qu’il explore présentement avec Melissa Park de McGill. Associé au département d’enregistrement sonore de la Schulich School of Music, Grond a aussi réalisé les premiers enregistrements en 6 degrés de liberté à l’Université McGill. Depuis 2021, il collabore avec le compositeur Vytautas Bucionis.

 Juliette Meulle

« Écouter au monde » : du son au soin des environnements dans l’usage des enregistrements sonores

Le son est caractérisé par sa capacité à faire émerger des phénomènes situés dans des zones en transformation, à développer notre imaginaire face à des évolutions en partie invisibles. Ainsi, se mettre à l’écoute ne signifie pas seulement ouvrir ses oreilles, cela revient à développer une certaine attention, à la fois éthique et épistémologique, aux lieux qui nous entourent et une certaine pratique du soin des autres, humains et non-humains. Différentes pièces sonores et spectacles explorant les potentialités du son peuvent ainsi être confrontés afin d’envisager comment passer d’une simple écoute à une attention portée aux transformations contemporaines de nos environnements, ainsi qu’à nos possibilités collectives d’agir. L’imaginaire développé par ces pratiques participerait ainsi des sens écologiques, individuels ou collectifs, que nous créons à partir de notre écoute et de sa nécessaire incomplétude.

Bio: Actuellement doctorante à l’Université Paris 8 sous la direction d’Éliane Beaufils, Juliette Meulle s’intéresse aux procédés de sonorisation au théâtre ainsi qu’aux manifestations sonores et radiophoniques sur scène et dans les processus de création. Après un mémoire de Master 1 dédié aux imaginaires écologiques dystopiques sur la scène contemporaine, elle a consacré son mémoire de Master 2 aux mises en scène du son dans le théâtre contemporain. Sa thèse, débutée en septembre 2022, porte sur la radio comme modèle esthétique dans le théâtre contemporain et dans les processus de création actuels impliquant notamment des enjeux environnementaux. Forte d’une expérience radiophonique au sein de la radio associative TrENSistor de 2017 à 2019 ainsi que dans la radio L’écho des planches depuis 2018, ses sujets de prédilection rendent compte de ce double intérêt pratique et esthétique, à la fois pour le sonore et le théâtre. En 2022, elle participe avec Chimène Lombard et Coline Lafontaine à la création du collectif Les Parlantes au sein duquel elle poursuit ses projets d’écriture, de création et de réalisation de fictions sonores et théâtrales destinées à la radio, la scène et tout ce qu’il y a entre les deux.

Séverine Leroy

Paysages sonores de la mémoire du génocide des Tutsi

Dans le cadre du projet de recherche création PRASORE (Pratiques sonores de la recherche), je me suis rendue au Rwanda en décembre 2023 pour y effectuer le tournage d’un documentaire consacré à la mémoire du génocide des Tutsi. Au cours de ce voyage sur les lieux de mémoires institutionnalisés mais aussi dans les paysages urbains et naturels, des témoins rescapés du génocide m’ont livré une parole in situ où l’on entend le palimpseste de la mémoire qui se superposent aux lieux de vie, lesquels n’expriment pas nécessairement les marques de ce qui fut. Parmi ces différents lieux du souvenir, le jardin de la mémoire paysagé par l’association Ibuka (Souviens-toi) à Kigali offre aux rescapés un espace naturel de méditation où chaque choix de plantation renvoie à un élément végétal des paysages du génocide et de la culture traditionnelle rwandaise. Je vous propose d’écouter ces lieux de mémoire.

Bio: Maîtresse de conférences en études théâtrales à l’UCO d’Angers depuis septembre 2021 (laboratoires CHUS-UCO et EA 3208 APP), mes recherches portent sur la documentation sonore des processus de création et les esthétiques de la mémoire. Ma thèse, soutenue en 2015 à Rennes 2, porte sur la poétique de la mémoire dans l’œuvre théâtrale de Didier-Georges Gabily. Depuis 2014, j’investis le documentaire sonore comme un espace d’écriture de mes recherches allant de la mémoire des conflits (Défaut d’ingérence, Fr. Culture, 2014 ; Les sons de l’arrière,2015) à la mémoire de la création (Revenir sur les lieux, Fr. Culture, 2017 ; série documentaire du projet ARGOS, Europe Creative, 2021).

Ressources et mots-clés

Mots-clés

5 juin, 2024

10:30 – 12:00 HNE

Séances parallèles I -Atelier

Local : Studio A  (CSL-0531)

Modération : Claudia Blouin (U.Laval)

Priscila Da Costa (U. Santa Catarina au Brésil et U. de Lille)

Jouer ensemble :  La lumière et l’interprète sur scène, une approche de la lumière en recherche-action

 

Détails et descriptif de l’événement

Mesures d’accessibilité

Priscilla Da Costa 

Jouer ensemble :  La lumière et l’interprète sur scène, une approche de la lumière en recherche-action

Sur l’axe AGIR ET ÊTRE AGI cette proposition d’atelier cherche à offrir un temps de sensibilisation et de découverte de la lumière, plus spécifiquement la lumière scénique et la façon que nous pouvons écologiser avec elle. Dans le quotidien, nous sommes directement liés à l’astre soleil qui rythme la vie sur terre et tient une lumière unifiante face aux vivants. Dans les arts de la scène, la lumière contribue à spatialiser et temporaliser les représentations. Phénomène complexe et polysémique, elle transforme l’espace scénique et les temps d’une représentation pour co-constituer le dispositif des spectacles. Toutefois, si ces transformations lumineuses peuvent être expressives en soi, elles agissent surtout sur et dans le mouvement des représentations et des corps vivants. L’interprète et la lumière en dialogue sont le cœur de ma recherche.  

Ainsi, je vous propose de présenter la lumière scénique à travers un temps pratico-réflexif d’un protocole d’expérimentation appelée Ressentir la Lumière. Ce protocole est fondé sur une série d’exercices qui visent à développer chez l’interprète une sensibilité aux enjeux et contraintes de la lumière. Comment la lumière produit-elle une conscience du corps, de l’espace scénique, et engage-t-elle des réactions et conduites du corps conscientes ou plus indicibles chez l’interprète dans son environnement. Face à une temporalité propre aux dialogues entre corps humain et lumière sur scène, j’interroge à travers l’émersiologie (B.  Andrieu 2018) notre rapport sensible à ce médium (la lumière) pour repenser notre façon d’exister dans l’espace et sa résonance dans le quotidien (référence sensible à la lumière du soleil). 

Bio: Priscila Da Costa est conceptrice lumière et comédienne. Elle a commencé ses études en théâtre à l’Université de l’État de Santa Catarina au Brésil, elle est titulaire d’un Master Arts de la Scène et du Spectacle Vivant de l’Université d’Artois et actuellement mène des recherches sur la place de l’éclairage dans l’expérience de l’interprète dans le cadre de son doctorat à l’Université de Lille / France au Centre Études en Arts Contemporain (CEAC) attaché au Programme de recherche « Lumière de Spectacle ». 

https://ceac.univ-lille.fr/axes-et programmes/programmes/lumiere-de-spectacle/ 

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Dîner (Repas des participant.es servi au CSL-3545)

5 juin, 2024

13:00 – 14:30 HNE

Séances parallèles II – Communications

Local : CSL-3788

Modération : Véronique Basile Hébert (UQTR)

Eléonore Martin (Université Bordeaux Montaigne)
Pratiques somatiques, créations in situ et engagement socio-politique : la création chorégraphique et circassienne contemporaine à Taiwan

Maxime Milhorat Gusteau (U. Sorbonne Nouvelle)
Mettre en scène un « opéra écologique » : un geste politique?

Knut Ove Arntzen (U. de Bergen)
Perspectives nomades et dramaturgie en spirale dans l’Arctique et le nord de la Scandinavie. Le théâtre sámi du littorale – écologie et décolonisation

Détails et descriptif de l’événement

Eléonore Martin

Pratiques somatiques, créations in situ et engagement socio-politique : la création chorégraphique et circassienne contemporaine à Taiwan

Entre création de nouveaux modes de relation in situ, réflexion sur une identité taiwanaise multiculturelle et pratiques écosomatiques, ma communication s’attachera à montrer la vivacité de ces questions dans la création chorégraphique et circassienne contemporaine à Taiwan. Je propose d’étudier trois compagnies de danse et de cirque : les compagnies Hung Dance ; Lei Dance theatre et FOCA. Toutes ont pour point commun de développer des « écodramaturgies » et de travailler sur la coprésence avec et dans l’environnement. Par exemple, le spectacle Formless erosion de la Huang Dance travaille autour de l’élément aquatique tandis que dans Life-playing game, les artistes sortent des plateaux de théâtre pour danser et jouer dans l’espace public et proposer une création in situ. Ce type de démarche s’inscrit dans le projet de questionner les relations dans un espace partagé et de « fabriquer un nouveau relationnel », pour reprendre les termes de l’argumentaire.

Bio: Éléonore Martin est maîtresse de conférences en arts de la scène à l’Université Bordeaux Montaigne, membre de l’équipe ARTES (UR24141), et Vice-présidente de la SOFETH (Société française d’Ethnoscénologie, ONG agréée UNESCO) depuis décembre 2020. Elle est également membre associé de D2IA (UMRU 241240). Elle a suivi une double formation en études théâtrales et en études chinoises. Elle a effectué plusieurs terrains de recherche à Taiwan et en Chine. Ses travaux portent sur les pratiques spectaculaires chinoises (opéras chinois/théâtre traditionnel chinois ; danse contemporaine ; arts acrobatiques), l’anthropologie des arts vivants-ethnoscénologie et les arts du cirque autour desquels elle a publié de nombreux articles.

(Voir la liste complète de publications : https://cv.hal.science/eleonore-martin et CV disponible sur : https://sofeth.hypotheses.org/eleonore-martin ).

Maxime Milhorat-Gusteau  

Mettre en scène un « opéra écologique » : un geste politique?

En 2010, la tempête « Xynthia » frappe l’Ouest de l’Europe. La France est touchée, notamment la  Charente-Maritime et la Vendée. La ville de la Faute-sur-Mer, construite en grande partie sur une  zone submersible en vue de développer l’économie liée au tourisme balnéaire, est engloutie par un  raz-de-marée.  

Le compositeur Thomas Nguyen s’est emparé de cet évènement pour en faire l’objet d’une création  opératique contemporaine, afin d’aborder les enjeux environnementaux liés à l’eau. Le metteur en  scène Mikaël Serre a mis en relation cet évènement avec un matériau théâtral : Un ennemi du peuple.  Dans cette pièce d’Ibsen, un scientifique peine à convaincre ses concitoyens de la nocivité des eaux  de la station thermale sur laquelle repose l’économie de la ville.  

Tout comme les autres formes d’art vivant, le genre opératique fait face à de nouveaux enjeux liés  au contexte de crise climatique. Dès lors, les artistes, concepteur·ice·s, producteur·ice·s,  chercheur·euse·s universitaires, sont porteur·se·s d’initiatives tentant de répondre à ces défis  environnementaux, s’inscrivant dans des démarches « écologiques » à tous points de vue. Xynthia (…) semble être pleinement inscrite dans cette tendance. En quoi cette œuvre est-elle un exemple  d’« opéra écologique », à la fois dans son appropriation de cette forme pour sensibiliser à la crise  climatique par l’art, mais aussi dans le travail de mise en scène, qui remet en question des normes  de production intrinsèques au genre opératique, et influence ainsi l’« écologie » de l’opéra, au sens  de « milieu » (par exemple, dans la relation à l’interprète dans le processus de direction d’acteur) ? 

Bio: Après une Licence en Études Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle, un Baccalauréat et  une Maîtrise en recherche-création en Théâtre obtenus à l’Université Laval de Québec, Maxime Louise est doctorante en Études Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle sous la direction de Julia Gros  de Gasquet en codirection avec Alessandro di Profio. Ses recherches portent sur la direction  d’acteur appliquée au chanteur dans la mise en scène d’opéra. En parallèle, elle s’implique dans  divers projets d’ordre théâtraux, opératiques ou interdisciplinaires, et en tant qu’autrice et metteuse  en scène au sein de la compagnie de théâtre L’Après-Dimanche, dont elle est co-fondatrice avec  Héloïse Fizet. 

Knut Ove Arntzen

Perspectives nomades et dramaturgie en spirale dans l’Arctique et le nord de la Scandinavie. Le théâtre sámi du littoral – écologie et décolonisation

Mon propos permet de comprendre le théâtre Sami et inuit du nord de la Scandinavie et du Groenland. Je vous propose une notion dramaturgique bien différente de modèle aristotélicien: la notion de spirale, figure non fermée à la manière classique et linéaire de penser, qui évoque la théorie des labyrinthes de part du situationnisme, et qui donne un nouveau accès aussi à comprendre un théâtre atmosphérique et écologique, aussi bien que de flux ou diffusion libre des moyenne esthétique et le contextuel. Je vais aussi expliquer les notions de recyclage et d’anthropogarde. Les racines populaires et anthropologiques du théâtre aussi bien autochtone et expérimental vont aussi être expliquées. Il s’agit de la «anthopological turn» comme base pour comprendre le théâtre Tuukkaqq, qui a donné la base d’entraînement de l’acteur physique et visuel pour le théâtre groenlandais aussi bien que Sami. On peut aussi comparer avec le théâtre canadien aussi bien que québécois. Je vais communiquer mon propos en français. 

Bio: Professeur émérite en Études théâtrales (Université de Bergen, Norvège), il a travaillé comme critique de théâtre pendant de nombreuses années, publié des articles et livres en Norvège et à l’international, et a participé à de nombreuses conférences à travers l’Europe  (Anvers, Francfort-sur-Main, Montréal, Kaunas, Oslo, Helsinki et d´autres). Éditeur de Nordic Theatre Studies, membre de l´Ex Com, EASTAP. Il a récemment publié Staging and Recycling. Retrieving, reflecting and re-framing the Archive, co-édité avec John Keefe (London: Routledge 2020) et Landscape Theatre and the North – Lullelic Reflections (Stamsund: Orkana 2022), co-edité avec Tormod Carlsen.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

5 juin, 2024

14:45 – 15:30 HNE

Séances Parallèles II -Table ronde du Groupe CELAT

Local : CSL-3788

Modération :  Séverine Leroy (U. Catholique de l’Ouest)

Groupe CELAT
Geneviève Chevalier, Francine Saillant, Célia Forget (UQAM, U. Laval)
En résonance. Expériences solastalgiques aux Îles-de-la-Madeleine

 

 

 

Détails et descriptif de l’événement

Groupe CELAT Geneviève Chevalier, Francine Saillant, Célia Forget

En résonance. Expériences solastalgiques aux Îles-de-la-Madeleine 

Le projet de recherche et de création Solastalgies créatrices présente une approche inédite pour capter l’expérience de la transformation du littoral des Îles-de-la-Madeleine, en partant du point de vue des personnes qui ressentent, au quotidien, les effets de la crise climatique. Le terme solastalgie évoque l’angoisse de voir son milieu de vie (territoire, paysage, habitat, écosystème) se modifier pour disparaître et les émotions qui en résultent.

À partir de l’atlas expérimental qui concentre l’expérience de notre séjour sur l’archipel, nous présenterons les créations artistiques personnelles (vidéographiques, photographiques, sonores, dessinées) ou participatives (ateliers de co-création avec la communauté de l’archipel) qui en sont issues. Concept et livre d’artiste, l’Atlas Solastalgique est une compilation non-raisonnée et non-méthodique, qui agence images et textes, inventaires sensibles et productions subjectives pour laisser entrevoir les expressions solastalgiques différenciées de la transformation d’un lieu aimé.

Bio : Composée de chercheuses et de créatrices du CELAT (Centre de recherches : cultures-arts-sociétés), l’équipe universitaire rassemble essentiellement des expertises en sociologie (Magali Uhl), anthropologie (Célia Forget, Francine Saillant), études médiatiques (Katharina Niemeyer) et conjugue des pratiques artistiques en design (Amandine Alessandra) et arts visuels (Geneviève Chevalier). Suivant la programmation que nous développons au CELAT, notre perspective est interdisciplinaire, collaborative et ouverte à toutes les formes de savoir et d’expérience. Avec nos partenaires aux Iles-de-la-Madeleine (le Centre d’artistes en art actuel AdMare, le Comité ZIP de concertation en environnement et le Musée de la Mer) nous avons mis en place, dès 2022, un protocole d’enquête et de récolte de récits tourné vers l’expérience des personnes comme des milieux autre qu’humains (oiseaux, végétaux, sédiments, minéraux, etc.).

Ressources et mots-clés

Mots-clés

5 juin, 2024

13:00 – 16:00 HNE

Séances parallèles II – Axe Théorie et critique

Local : CSL-3645

« Et si aujourd’hui j’avais le pouvoir d’un fleuve de mots » : imaginaires et influences du fleuve Saint-Laurent et de l’eau dans les dramaturgies québécoises

Modération : Lorie Ganley (U. d’Ottawa) et Pierre-Olivier Gaumond (UQAM)

Pierre-Olivier Gaumond (UQAM), Lorie Ganley (U. d’Ottawa), Enzo Giacomazzi (UQAM) et Nicole Nolette (U. de Waterloo)
Introduction de l’axe et premiers éléments réflexifs

Geneviève Dupéré (artiste-chercheure)
écH2Osystème : du fleuve à la scène

Catherine Cyr (UQAM)
Mise en mots, en corps, en flots

Jeanne Murray-Tanguay (UQAM)
« Nous sommes 8000 œufs » : Les saumons de la Mitis, multiplier les rencontres

Guy-Philippe Côté (artiste)
L’hantologie scénique du fleuve St-Laurent dans Les chemins qui marchent du Nouveau Théâtre Expérimental

Atelier-discussion collectif

 

 

Détails et descriptif de l’événement

Axe Théorie et critique

« Et si aujourd’hui j’avais le pouvoir d’un fleuve de mots » : imaginaires et influences du fleuve Saint-Laurent et de l’eau dans les dramaturgies québécoises

Geneviève Dupéré 

écH2osystème : du fleuve à la scène 

Est-ce que par les arts du cirque, il serait possible d’explorer l’écosystème du Saint-Laurent et de transposer sur scène la profondeur de ce qui nous y relie? 

Le Saint-Laurent est un écosystème immense, omniprésent dans nos vies comme dans nos sociétés. « Ces écosystèmes que nous portons tous en nous se nourrissent de toutes les expériences de notre vie. » (Dansereau, 2013, p.36) Comment faire ressentir – et non seulement comprendre – les interactions entre les altérations des écosystèmes et les conditions de vie humaine ? (Juanals, 2019, p.139) Comme l’écrit l’anthropologue Philippe Descola, il faut imaginer des façons de raconter les écosystèmes, en ne départageant pas l’humain du non-humain. (Descola, 2015, p.22) écH2osystème s’inscrit dans ces réflexions où les « démarches de recherche création visent à instruire des modalités d’exploration des relations sensibles à l’environnement. » (Blanc, 2019, p.53).  

Évoluant depuis 2017 au gré des vents et des marées, écH2osystème est une recherche-création acrobatique maritime sur le Saint-Laurent. Ce projet prend sa source de la vitalité de cet écosystème et des échos de plus de 300 collaborateurs et collaboratrices des sciences marines et des eaux douces, des pêcheries et de l’industrie maritime et portuaire. En traversant du fleuve au golfe, des parcelles de connaissances, de savoirs scientifiques, de savoirs pratiques, de vécu et de mémoires s’amoncellent. En interreliant ces parcelles de manière cocréative, écH2osystème tend le fil d’un récit où la complexité de cet écosystème dont nous faisons partie, traverse du fleuve à la scène et de la scène au spectateur. 

Bio : Depuis 2017, Geneviève Dupéré explore le Saint-Laurent. Elle est conceptrice du projet écH2osystème, chercheure au CRITAC, professeure à l’École nationale de théâtre, chargée de cours à la maîtrise en environnement et développement durable à l’Université de Montréal et titulaire d’un doctorat en recherche-création, à la croisée des arts et des sciences. Avec ces statuts, elle traverse du fleuve à la scène et crée un modèle de recherche-création socio-écologique  (écH2osystémique) figurant la complexité des écosystèmes et des questions environnementales. Ses travaux sur la maritimité remontent à 2015, où elle est directrice du contenu historique et maritime du projet phare du 375e anniversaire de Montréal, Avudo. (2017,Cie Finzi Pasca). En amont, elle parcourt le monde durant 20 années tant sur des spectacles d’envergure tels que Luzia (2016, Cirque du Soleil), deux cérémonies olympiques et paralympiques (2014, Cie Finzi Pasca), Unikkaaqtuat (7 Doigts, 2020), que sur des créations allant du cirque à l’opéra. 

Catherine Cyr

Mise en mots, en corps, en flots 

« Comment donner une voix au fleuve? » Cette question, posée par l’autrice Annick Lefebvre, a irrigué l’écriture de la pièce Les filles du St-Laurent où la parole est distribuée entre neuf êtres humains et un cours d’eau. Dans A Letter from the Ocean, création théâtrale vidéographique de Caridad Svich, des mots, portés par une voix féminine, sont attribués à la mer et lancés à une humanité déjà disparue; ils déferlent, se mêlent au paysage sonore, dialoguent avec les images fugaces qui ondoient sur l’écran. Alors que des œuvres théâtrales de plus en plus nombreuses s’attachent à « désanthropologiser le plateau », non en évinçant l’humain mais en entretissant avec l’autre-qu’humain – présences animales, végétales, minérales, élémentaires – de nouvelles modalités de co-présence (Garcin-Marrou, 2019; Sermon, 2021), la question de la parole, de ses possibilités et de ses limites, chaque fois se pose. Si, depuis quelques années, des écrits produits dans le champ des humanités environnementales, notamment en philosophie et en éthologie, ont accusé un « tournant expressif » et ont ménagé au sein de leur dispositif discursif une place pour les pensées, les paroles, voire les graphies d’un oiseau, d’un poulpe, d’un iceberg (tout en reconnaissant la dimension projective du procédé), l’écriture théâtrale se heurte à d’autres défis. La parole scénique, du fait de sa dimension incarnée – elle est portée par un corps et par une voix –, rencontre en effet une aporie : elle cherche à éviter la « ventriloquie » (Garcin-Marrou, 2019) mais ne peut qu’accueillir dans le creuset de son langage propre, et dans le corps des interprètes, la subjectivité (supposée) de l’autre. Dès lors, prises au filet de cette contradiction, nombre de pièces déploient diverses stratégies pour « [p]ermettre au monde non humain de “trouver sa voix”, du moins de la rendre audible, [tout] en lui prêtant la nôtre » (Sermon, 2021 : 131).

Dans cette communication, à travers une perspective écopoétique, ce sont ces stratégies formelles, telles qu’elles se manifestent dans Les filles du St-Laurent et A Letter from the Ocean, qui seront appréhendées. Les dispositifs textuels (rythme, poétiques d’énonciation) et, surtout, scéniques (travail vocal, jeu) seront pris en compte afin d’éclairer les enjeux éthiques, esthétiques et politiques de la mise en mots et en corps du fleuve et de l’océan dans ces pièces. 

Bio : Professeure au Département d’études littéraires de l’UQAM où elle enseigne la dramaturgie contemporaine, Catherine Cyr est l’autrice de plusieurs articles et essais sur le théâtre parus dans divers ouvrages et revues. Elle codirige avec Louise Frappier la revue savante Percées – Explorations en arts vivants. 

Ses recherches actuelles portent sur les perspectives écopoétiques et écoféministes dans le champ des arts vivants. Depuis 2020, elle mène le projet de recherche « Approches écopoétiques des dramaturgies contemporaines » (UQAM, CEAD). Elle codirige aussi, avec Véronique Basile Hébert, le groupe de travail interdisciplinaire « Arts vivants et écologie au Québec » (SQET) et contribue au projet de recherche intersectoriel « Réécrire la forêt boréale : pratiques collaboratives et spéculatives entre littéraires et écologistes » (UQAM, UQAT, CRSH). Elle est directrice adjointe de Figura : centre de recherche sur les théories et pratiques de l’imaginaire. 

Jeanne Murray Tanguay

« Nous sommes 8000 œufs » : Les saumons de la Mitis, multiplier les rencontres

Cette communication sera l’occasion d’étudier Les saumons de la Mitis (2023) de Christine Beaulieu (texte) et Caroline Lavergne (dessins). Cet « album-théâtre » (Bernanoce, 2019) prolonge, par le biais d’illustrations, la performance éponyme de 2022, où Beaulieu amenait les spectateur·trices à se mettre dans la peau du saumon, menacé par des barrages hydroélectriques. La version papier instaure une coprésence similaire entre les êtres humains et plus-qu’humains. J’examinerai ma propre réception de l’album-théâtre (Frassetti-Pecques, 2015) en observant comment il m’amène à renouveler mes politiques attentionnelles à l’égard du plus-qu’humain (Morizot, 2020). L’exposé relèvera de la pratique analytique créative (Richardson, 2000) : des fragments autofictionnels, à travers lesquels je revisiterai des souvenirs qui me rattachent au saumon, entreront en résonance avec l’analyse dans l’objectif d’inviter les participant·es à réfléchir aux relations qu’il·elles entretiennent avec le poisson.

Bio : Jeanne Murray-Tanguay est doctorante en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches, dirigées par la professeure Catherine Cyr, portent sur les dramaturgies québécoises documentaires et s’inscrivent au croisement de la poétique du drame et des théories de la lecture théâtrale. Un chapitre de sa thèse est consacré à la réception des écritures post-anthropocentrées. Elle a participé au groupe de recherche Approches écopoétiques des dramaturgies québécoises contemporaines, chapeauté par Catherine Cyr, de 2020 à 2022. Elle agit à titre de secrétaire de rédaction de la revue Percées, de responsable des communications de la SQET, de coordonnatrice du projet de bénévolat Un livre à la fois (UQAM; Gricole) et d’assistante de recherche pour la rédaction du chapitre consacré au théâtre dans le prochain tome de La vie littéraire au Québec. 

Guy-Philippe Côté

L’hantologie scénique du fleuve Saint-Laurent dans Les chemins qui marchent du Nouveau Théâtre expérimental.

En 1993, Derrida développe la notion d’hantologie dans « Le spectre de Marx ». Il soutient l’idée que la première phrase du « Manifeste du parti communiste » de Marx/Engel, « Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme » reflète l’existence d’une trace du passé dans le présent, tel un fantôme qui tourmente les vivants. Il souligne dans cet exemple précis que même la chute de l’Union soviétique en 1991 n’a pas pu tuer la cicatrice indélébile qu’a laissée le communisme dans la psyché occidentale. Depuis, le concept a été utilisé dans de nombreuses œuvres artistiques, notamment en musique (William Basinski, The Caretaker, Board of Canada etc.) Lorsqu’on examine ce concept donc sur les arts scéniques, l’imaginaire de l’eau semble fonctionner comme un spectre de la mémoire du Canada français. Il sera question dans le cadre de cette communication d’aborder la notion du fleuve Saint-Laurent en tant que spectre anthologique dans Les chemins qui marchent du Nouveau Théâtre expérimental. Pour ce faire, j’utiliserai l’approche d’ethnographie spectrale telle que proposée par Justin Armstrong. Il y développe une méthodologie pour accomplir l’ethnographie d’endroit abandonné à travers ce qu’il nomme des « ghost text », ou le dialogue entre le lieu et ses traces matérielles desquels on peut en dégager son récit. Pour les besoins de la communication, j’examinerai la bibliographie d’Alexis Martin pour Les chemins qui marchent pour y étudier ses liens avec la représentation scénique de l’histoire du fleuve Saint-Laurent pour le Canada français. Ultimement, j’émets l’hypothèse qu’il en ressortira un constat bien simple. La représentation de l’histoire du Canada français par son fleuve vit dans la psyché collective comme le spectre d’un patrimoine laissé à l’abandon.

Bio: Un peu touche-à-tout, j’entame mon incursion dans le monde des arts et de la musique dès l’adolescence pour, ensuite, compléter un D.E.C. en cinéma au cégep Garneau. Lors de mon baccalauréat en théâtre à l’université Laval, je participe à divers projets tels l’élaboration de plusieurs éditions du Festival de Théâtre de l’Université Laval. Diplômé de la maîtrise en théâtre de l’université d’Ottawa, j’y ai écrit ma thèse sur l’apport de la configuration du discours culturel du Québec propre à la Trilogie du Futur par le Théâtre du Futur. Tantôt comédien, cinéaste ou technicien, je continue ma pratique artistique à Québec depuis 2021.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

5 juin, 2024

16:00 – 17:00 HNE

Performance I – Les nuages sonores, pour une dramaturgie intermodale et atmosphérique

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Knut Ove Arntzen

CIRCA – Chantiers indisciplinés de recherche-création en art
Carole Nadeau, Claudia Blouin, David Bellavance Ricard et invité.es (U. Laval)
Les nuages sonores, pour une dramaturgie intermodale et atmosphérique

Détails et descriptif de l’événement

Mesures d’accessibilité

CIRCA , dirigé par Carole Nadeau

Les nuages sonores, pour une dramaturgie intermodale et atmosphérique 

Cette présentation installative et performative dans un environnement immersif vise à partager l’étape  finale d’un cheminement de recherche-création en arts vivants sur trois années,sous forme d’un Abécédaire  de la survie et de la bio-diversité (lettres A à L). En regard des technologies disponibles pour la création  scénique, le projet explore de nouveaux enjeux relationnels entre corps et environnement, dispositif,  performeurs et spectateurs. Il questionne le type de littératie que les modalités scéniques, prisent dans une  pensée écologique, engagent. 

Le but est d’une part, dans sa dimension installative, d’expérimenter un dispositif immersif et interactif qui  mobilise chez le visiteur un état à la fois contemplatif et actif par une écoute augmentée de phénomènes  naturels et de leur diversité menacée. D’autre part, nous proposons d’approfondir, par rapport à une étape  préalable présentée en mars 2023, une intégration performative creusant cette posture attentionnelle engagée. Le tout vise une réflexion ludique sur la relation potentiellement kinesthésique et écologique de  diverses matières et corps, vivants et non-vivants, dans ces espaces sans bord générés par le dispositif immersif. Écouter la dimension atmosphérique des maillages invisibles qui y circulent, la fragilité globale  des êtres et des choses, entrevoir le spectre de la disparition. C’est une invitation à une réappropriation  matérielle du corps, de son lien sensoriel à l’environnement, et à en contempler l’imperceptible mouvance.

Conception sonore de Laurent Barbier

Bio:

CIRCA (Chantiers indisciplinés de recherche-création en art) de lUniversité Laval 

Carole Nadeau, Directrice et professeure au Département de littérature, théâtre et cinéma (UL), et à la  barre du Pont Bridge pendant une vingtaine d’années, Carole Nadeau y a conçu, écrit et/ou mis en scène  quinze créations. Sa contribution artistique est soulignée à plusieurs reprises : lauréate du prix John-Hirsch  du Conseil des Arts du Canada et récipiendaire du Prix Mois Multi qui mentionne la contribution artistique  exceptionnelle d’un ou d’une artiste du Québec aux arts multidisciplinaires et électroniques. Elle a aussi  été finaliste du Prix Florencio Sanchez au Festival International d’El Galpon en Uruguay dans la catégorie  « meilleur spectacle étranger » et du prix Siminovitch du Conseil des Arts du Canada qui « souligne la  contribution exceptionnelle d’un metteur en scène professionnel ayant contribué de façon importante à  l’avancement du théâtre au Canada ». Ses productions ont été vues en Équateur, en France, au Mexique, en  Norvège, en République tchèque et en Uruguay.  

Claudia Blouin est doctorante en Littérature et arts de la scène et de l’écran à l’Université Laval (Québec, Canada). Artiste-chercheuse, elle s’intéresse à l’interartistique à travers le spectre du corps. Son projet doctoral est une recherche-création sur les devenirs du corps sur la scène contemporaine dans sa relation avec la laine. Ce projet reçoit le soutien du Fonds de recherche du Québec – Société et culture. Claudia poursuit sa réflexion sur ces sujets en contribuant à différentes revues et journaux académiques tels qu’aparté et Écosystème et en participant à des colloques à Québec, Montréal, Toronto et en Roumanie. En 2020, elle fonde La compagnie Doute autour du projet Ravel on the Beach, un spectacle de théâtre multidisciplinaire dont elle co-assume l’écriture et la mise en scène, présenté par JokerJoker à Québec en 2021. 

David B. Ricard est un artiste multidisciplinaire basé dans la ville de Québec et oeuvrant avec la vidéo, le théâtre, le cinéma et la performance. Sa démarche en documentaire de création se concentre sur les capacités d’introspection que permet l’enregistrement filmique. Favorisant des thèmes intimistes et banals, il explore des méthodes de travail intuitives et spontanées seul ou avec ses collaborateurs.trices (Surfer sur la grâce, Vocalités vivantes, David contre Goliath, Tu me colles à la peau, T.R.U.S.T.). Concepteur au théâtre, V.J. et performeur, il a développé une approche personnelle de la vidéoscénique. Ses récents projets et  collaborations mélangent la manipulation improvisée et intuitive des images, la performance ainsi que la relation sensible de la vidéo avec les corps, les voix et les autres langages (4.48 Psychose, Le kodak de mon  arrière-grand-père, Corps du dimanche, La transparence et l’opacité). Il fait des études au doctorat en Littérature, arts de la scène et de l’écran à l’Université Laval. Ses recherches concernent l’application de techniques d’improvisation tirées du Free Jazz dans des processus scéniques interartistiques au sein d’une  dramaturgie plurielle. 

Laurent Barbier a étudié le saxophone au conservatoire Royal de Bruxelles. Il s’est ensuite intéressé de près à la composition audionumérique, qu’il étudie actuellement dans le cadre de son doctorat à l’Université Laval. Laurent travaille à présent comme designer sonore pigiste dans le théâtre et le jeu vidéo, ainsi que comme musicien, notamment avec son projet électro-acoustique Ch0s3, dont le deuxième album sort en mai 2023. Dans ce projet, Laurent a arrangé les sons d’insectes pour créer l’atmosphère unique du projet Nuages.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

5 juin, 2024

17:00 – 18:30 HNE

Lancement de publications et remise de prix

Local : LAMIC (CSL-3545)

Lancements de quatre ouvrages, de la revue Percée et remise des prix de la SQET

Des bouchées seront servies sur place.

Détails et descriptif de l’événement

Mesures d’accessibilité

Lancements de livres

Théâtre et Nouveaux matérialismes
sous la direction d’Hervé Guay, Jean-Marc Larrue et Nicole Nolette
Presses de l’Université de Montréal

Traverser Toronto : Récits urbains et culture matérielle de la traduction théâtrale
Nicole Nolette
Presses de l’Université de Montréal

Rumeur, potin et parole oiseuse dans le théâtre contemporain d’expression française
Stéphanie Nutting
Presses de l’Université de Montréal

La culture au Québec au temps de la pandémie : Réaction, adaptation, normalisation, résistance et hybridation
sous la direction d’Hervé Guay, Louis Patrick Leroux et Sandria P. Bouliane
Presses de l’Université de Montréal

Cahier de phonographie n°5 : Amazonie-Anticosti
Jean-Paul Quéinnec et Andrée-Anne Giguère
Editions LaClignotante

Revue Percées
La revue souligne la parution des numéro 7-8 et 9 dans la dernière année.

Scènes de poème : corps, communautés et performances
sous la direction de Marc Andrée Brouillette

Théâtres et performances des Premiers Peuples : protocoles d’engagement
sous la direction de Julie Burelle et Jill Carter

Remise des prix de la SQET

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Jeudi 6 juin

6 juin, 2024

09:15 – 10:15 HNE

Grande conférence II – Marie Bardet

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Catherine Cyr (UQÀM)

Marie Bardet (UNSAM-Argentine)

Cette ligne tremblante

 

Détails et descriptif de l’événement

Marie Bardet

Cette ligne tremblante

Qui peut dire à quelqu’un.e quelle est la bonne façon de tenir ?(…). Les mécanismes d’interpellation et d’interdépendance murmurent un dialecte similaire. Elian Chali, Personne ne sait ce que peut un corps qui ne peut pas Nur Matta trace une ligne au crayon sur le mur de l’escalier d’une galerie où elle expose, à México. Je propose de faire alliance avec son « moindre geste », en suivant cette trace du tremblement des appuis/soutiens de sa démarche qui fait voler en éclats la certitude sur la façon dont nous (nous) soutenons (dans) le monde.

Quelles sont les “politiques de présence” où la rampe d’accès ou la politique de l’identité ne soient pas les seuls sésames qui finissent par ouvrir de nouvelles cases dans la liste d’invitation/acceptation? Si l’on poussera toujours en tas dans l’interstice entre une case et une autre… avec quels gestes cultivons-nous l’inconfort des questions sur ce qui est (in)désirable entre les corps ?

Bio : Marie Bardet est enseignante-chercheuse de l’EIDAES (École Interdisciplinaire en Hautes Études Sociales) UNSAM-Argentine, et dirige le master en Pratiques artistiques contemporaines de son École d’Art et Patrimoine. Née dans un petit village en France, elle vit et travaille depuis deux décennies à Buenos Aires. Ses actions et ses pensées déplacent les frontières entre théorie et pratique, et se nourrissent autant de l’improvisation en danse et des pratiques somatiques que de la philosophie contemporaine et des pensées-pratiques féministes queer/cuir. Elle s’intéresse aux problèmes qui, à travers les gestes et les matières sensibles, composent des espaces communs où exercer à la fois une pensée située, une multiplicité artistique et une inquiétude politique. Elle accompagne des processus de recherche et création et enseigne dans différentes universités et musées (MUAC Mexico; MITAV Bogotá; Musée Reina Sofía Madrid), et a publié plusieurs ouvrages (dont Perder la cara, Cactus, 2021 ; Una paradoja moviente: Loïe Fuller, Eduvim, 2021; Hacer Mundos con Gestos, Cactus, 2019; Penser et Mouvoir, L’Harmattan, 2011).

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

6 juin, 2024

10:30 – 12:00 HNE

Séances parallèles III – Communications

Local : CSL-3788

Modération : Juliette Meulle (U. Paris 8)

Guillaume Dupetit (U. Eiffel)
De l’écoute à la spéculation sonore : vers un nouveau rapport au monde

Erika Leblanc-Belval (UQAM)
Le pistage sonore comme manière de mesurer l’engagement du spectatorat

Katya Montaignac (UQAM)
Aiguiser l’attention

 

 

Détails et descriptif de l’événement

Guillaume Dupetit

De l’écoute à la spéculation sonore : vers un nouveau rapport au monde

En cherchant à proposer un rapport au monde plus sensoriel, incarné et immersif au-delà de nos habitudes de représentation, nous centrerons cette communication sur l’écoute environnementale et les fictions soniques, comme une nouvelle façon de percevoir et d’explorer notre relation avec l’environnement par l’écoute et la création sonore. L’écoute environnementale incite à porter attention sur des éléments enfouis, parfois perdus dans la complexité des paysages sonores urbains et pose le défi de retrouver ces informations que notre audition peut décoder de notre environnement auditif. Le projet que nous présenterons au cours de cette communication est constitué de plusieurs étapes successives mettant en dialogue recherche, création et enseignement. 

Au cours d’une balade sensible sur le thème de “la ville trop chaude”, nous avons collecté des matériaux sonores ainsi que des réflexions des participants témoignant de leurs sensations dans les environnements traversés. Ces matériaux nous ont permis de mettre en relation expérience corporelle, ressenti intuitif mais aussi codification culturelle autour des questions écologiques. Les enregistrements ont ensuite été traités et scénarisés avec des étudiants en arts et design sonores afin de créer de nouveau paysages sonores et d’établir un dialogue entre la perception du paysage actuel et des spéculations sonores imaginées. Ces fictions soniques, telles que l’on peut alors les appeler, pourront enfin être utilisées pour servir de support à de prochaines balades et manifestations sonores performatives visant à transformer notre perception de l’espace et de la réalité, par des expériences sonores centrées sur un discours entre écologie, fiction et perception.

Bio : Guillaume Dupetit est enseignant-chercheur à l’université Gustave Eiffel, responsable de la licence Musique et Métiers du Son. Ses recherches actuelles portent sur les liens entre musique, technologies et univers (science) fictionnels, c’est ainsi qu’il intègre le programme de recherche pluridisciplinaire PARVIS (Paroles de Villes – imaginaires futuristes urbains) en 2019. Depuis, il travaille sur la notion de fictions soniques tant dans une perspective de recherche que de création.

Erika leblanc Belval 

Le pistage sonore comme manière de mesurer l’engagement du spectatorat 

S’inscrivant à la suite de mon article « Marcher avec Okinum » publié dans le cahier ReMix « De la possibilité de nos cohabitations » (2022), je propose de réfléchir l’expérience d’écoute des adaptations théâtrales des deux pièces en baladodiffusion comme une manière d’entrer en interrelation avec le vivant, et, plus largement, avec l’autre-qu’humain. Cette réflexion aura fait l’objet du troisième chapitre de mon mémoire Expérience spectatorielle, de lecture et d’écoute des pièces J’aime Hydro (2019) de Christine Beaulieu et Okinum (2020) d’Émilie Monnet. À la manière d’un laboratoire, je souhaite présenter les résultats de ma recherche, mais surtout mettre en lumière la démarche réflexive que j’ai utilisé dans le cadre de mon mémoire. En effet, afin d’étudier la notion immersive du balado (Cyr, 2015, 2018, 2020) et afin de penser l’engagement du spectatorat (Aventin, 2015), j’ai réalisé des écoutes des pièces en format balado dans différents milieux et j’ai rédigé des journaux d’écoute pour mesurer mon engagement à la fois physique, cognitif et émotionnel des œuvres dans une approche autoethnographique (Ellis et Bochner, 2011; Rondeau, 2011; Fortin et Houssa; 2012, Cyr, 2015). Des fragments de ces journaux d’écoute s’entrelacent à ma recherche théorique. En adoptant une posture interprétative somesthésique (Shusterman et Rollet, 2011 ; Cyr, 2018, 2020), je place mon corps au seuil de l’œuvre et du monde. Cette méthode que j’appelle « pistage sonore » (Leblanc-Belval, 2022) est inspirée des travaux de Baptiste Morizot (2018, 2020), de Claire Piché en écologie sonore et en ambiophonie (2007, 2009), des soundwalks d’Hilder Westerkamp (2006) et des recherches en dramaturgies sonores de Jean-Paul Quéinnec (2018, 2019) Plus largement, je me pencherai sur la façon dont les pièces abordent des enjeux environnementaux grâce aux recherches de Julie Sermon (2017, 2018 et 2019).

Bio : Erika Leblanc-Belval est candidate à la maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Son projet de mémoire, sous la direction de Catherine Cyr, porte sur l’expérience spectatorielle, de lecture et d’écoute des pièces J’aime Hydro de Christine Beaulieu et Okinum d’Émilie Monnet. Elle est membre-chercheuse du groupe de recherche Réécrire la forêt boréale. Pratiques collaboratives et spéculatives entre littéraires et écologistes (UQAM-UQAT), dirigé par Jonathan Hope, en collaboration avec Catherine Cyr, Cassie Bérard, Miguel Montoro Girona et Guillaume Grosbois. Elle a également participé au groupe de recherche Approches écopoétiques des dramaturgies contemporaines, piloté par Catherine Cyr, au sein duquel elle a travaillé sur l’expérience d’écoute et sur le paysage sonore de la baladodiffusion de la pièce Okinum de l’artiste multidisciplinaire anishnaabe et française, Émilie Monnet.

Katya Montaignac

Aiguiser l’attention

Bio : Artiste en danse et dramaturge installée à Tiohtiá:ke/Mooniyang/Montréal, Katya Montaignac crée des « objets dansants non identifiés ». Jeux chorégraphiques, spectacles participatifs, séminaires in(ter)disciplinaires ou banquets performatifs, son travail suscite des collaborations inattendues à travers la mise en jeu d’une diversité de corps et de voix. Riche de nombreuses expériences collectives, notamment avec La 2e Porte à Gauche et avec La Pieuvre (groupe de réflexion tentaculaire sur l’évaluation de l’art·iste), sa démarche s’inscrit dans une pratique de l’invitation et du dialogue. Elle s’intéresse particulièrement aux corps micropolitiques, à une danse sans ego, aux pratiques radicalement déhiérarchiques, collectives et bienveillantes. Docteure en études et pratiques des arts, elle enseigne et écrit sur la danse (De la glorieuse fragilité : l’Abécédaire ; Tribunes sur la danse ; Curieux manuel de dramaturgie…) et anime des conversations au sein du milieu professionnel (Cultiver son jardin chorégraphique, Chorégraphes anonymes, Club de dramaturgie…).

Ressources et mots-clés

Mots-clés

6 juin, 2024

10:30 – 12:00 HNE

Séances parallèles III – Axe Théâtre et formation

Local : CSL-3645

L’expérience de projets mobilisateurs au regard d’enjeux écologiques et politiques en contexte scolaire

Modération : Marie-Eve Skelling Desmeules (UQAC)

Geneviève Lanoue (École Polyvalente Chanoine-Armand-Racicot)

Émilie Desgagnés (École secondaire St-Jean-Eudes)

Patricia-Anne Blanchet (U. de Sherbrooke)

Joanie Jacques (École JeanXXIII)

 

Détails et descriptif de l’événement

Axe Théâtre et formation

L’expérience de projets mobilisateurs au regard d’enjeux écologiques et politiques en contexte scolaire

Dans le cadre de son activité, l’axe Théâtre et formation souhaite accorder une attention particulière à l’enseignement de l’art dramatique en contexte primaire, secondaire et collégial.

Suivant la thématique du colloque, nous souhaitons aborder et approfondir des projets mobilisateurs au regard d’enjeux écologiques, politiques et sociétaux. Une table ronde réunira cinq intervenantes afin d’approfondir les expériences d’enseignement et d’apprentissage se rattachant à des projets de production théâtrale ou d’appréciation d’œuvres scéniques qui sont mobilisateurs à l’égard de tels enjeux.

Cette table ronde traitera notamment des questions suivantes :Comment un projet de création peut-il être l’occasion pour les élèves de prendre position et parole au regard de ces enjeux? Comment favoriser l’engagement des élèves dans des procédés créatifs liés à de tels enjeux? Comment ces projets peuvent-ils contribuer à l’émergence de nouveaux modes de création artistique et de pensée? Comment l’appréciation d’une production théâtrale peut-elle sensibiliser, voire mobiliser, au regard de ces enjeux? Quelles sont les répercussions de tels projets?

Bio : Détentrice d’un Baccalauréat en enseignement des arts plastiques et de l’art dramatique (Université Laval), Emilie Desgagnés enseigne à l’école secondaire Saint-Jean-Eudes depuis 2006.  En plus d’y enseigner, elle débute sa carrière en tant que responsable du théâtre parascolaire (2007 à 2013) où elle dirige des élèves et fait la mise en scène de nombreuses pièces de théâtre. En 2012, elle participe à la création du profil comédie musicale dans lequel elle enseigne le volet art dramatique et signe les mises en scène des spectacles de fin d’année (Annie, Grease, Chicago, Mamma Mia!, Six et Matilda).  Depuis 2017, elle est aussi responsable du profil comédie musicale et continue, jour après jour à nourrir sa passion du théâtre et celle de ses élèves.  Depuis novembre 2021, elle siège au conseil d’administration de l’ATEQ (Association Théâtre-Éducation).

Détentrice d’une maîtrise en théâtre de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM, Geneviève Lanoue enseigne l’art dramatique au secondaire depuis 1998. Depuis l’hiver 2024, elle est conseillère pédagogique en art dramatique au Centre de services scolaire des Hautes-Rivières. Sa recherche portant sur les stratégies d’apprentissage dans le développement de la compétence interpréter des œuvres dramatiques au premier cycle du secondaire lui a valu le prix du de la chercheuse émergente de l’année 2023 remis par la SQET. Elle participe à la valorisation et à la reconnaissance de l’enseignement de l’art dramatique notamment au sein de l’Association théâtre éducation au Québec (ATEQ) qu’elle a présidé de 2007 à 2018.

C’est à 18 ans que Joanie Jacques eu la passion de l’art dramatique, lors de ses premiers ateliers de théâtre avec les loisirs de Granby. S’ensuit par la suite plusieurs formations, dont un DEC en exploration de l’art dramatique un BAC en enseignement de l’art dramatique et une formation régulière en animation radio et télévision. Depuis, Joanie n’a cessé de se perfectionner en travaillant comme enseignante auprès d’élèves de niveau primaire. À ce jour, elle a aussi fondé la troupe de théâtre Folles folies de filles et la troupe Plan B. Sans aucun doute, Joanie est faite pour l’art dramatique!

Patricia-Anne Blanchet est conseillère en pédagogie autochtone à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke. Elle y coordonne le comité M8wwa  mamu qui œuvre, avec de nombreux partenaires autochtones, à la sensibilisation aux réalités des Premiers Peuples ainsi qu’à l’inclusion des perspectives autochtones en éducation. Doctorante, chargée de cours et artiste-pédagogue en art dramatique, ses intérêts de recherche portent sur l’éducation aux arts vivants en contexte autochtone dans une visée de mieux-être holistique.  Á titre d’alliée, Patricia-Anne agit également comme consultante et conceptrice pédagogique pour diverses organisations autochtones en éducation (La BRV, CPNN, CEPN, RCAAQ, etc.)

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Dîner (Repas des participant.es servi au CSL-3545)

6 juin, 2024

12:00 – 14:00 HNE

Assemblée générale de la SQET

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Détails et descriptif de l’événement

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

6 juin, 2024

14:15 – 14:45 HNE

Performance II – Nel Blu

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Julie Andrée T. (UQAM)

Valentina Citterio (U. d’Avignon)

Nel Blu

Détails et descriptif de l’événement

Valentina Citterio 

Nel Blu

Le Ciel pas d’angle (1983) constitue le début de l’œuvre véritable de Dominique Fourcade (Paris,  1938). Dans ce recueil, le poète s’interroge sur la manière dont il faut transformer la langue pour que  l’écriture puisse devenir perméable au réel. C’est en contemplant le ciel, allongé parmi les tombeaux  du cimetière de Ménerbes, dans le sud de la France, que le poète rentre dans un monde autre. À travers  cette vision de la voûte céleste, il découvre qu’il est plongé dans le réel. L’atmosphère qui l’entoure  l’amène à concevoir une configuration inédite de la surface qu’occupe le poème sur la page : un ciel poème sans « angle » qui ne possède pas de limites et où tout peut arriver. 

Dans le cadre de ma thèse en recherche-création « Les mots et les gestes : chorégraphier l’œuvre  poétique de Dominique Fourcade pour des publics diversifiés », je développe un solo de danse  contemporaine : Chuchotement du bleu. À partir du recueil fourcadien Le Ciel pas d’angle, on  s’interroge sur la place qu’occupe le corps entre ciel et terre : comment le corps transforme l’espace ciel qui l’entoure et dans quelle mesure il est impacté par l’environnement dans lequel il se situe ? En  modifiant l’espace et en étant modifié par ce dernier, quels sont les changements gestuels et  émotionnels du corps dansant ? 

Ces questionnements et un processus de création basé sur l’improvisation et la composition ont mené  à la performance Chuchotement du bleu. Un débat après le spectacle et / ou un atelier de création  chorégraphique pourront également être envisagés.

Bio : Née en Italie le 5 février 1999, je suis diplômée avec félicitations du jury d’une licence en Langues  et Littératures étrangères (français et allemand) à l’Università degli Studi de Milan – Italie (2021) et  diplômée avec félicitations d’un Master International – double diplôme entre l’Università degli Studi  de Milan et l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse – France, mention Langues et Sociétés  (2023). 

En parallèle de mes études universitaires, j’ai également fréquenté une Académie de danse  contemporaine à Milan, Artichoke Formation, Danse et Recherche, et y ai obtenu un diplôme en 2019. Je suis actuellement doctorante contractuelle à Avignon Université, dans le Laboratoire ICTT, en  Recherche et Création (titre de la thèse : « Les mots et les gestes : chorégraphier l’œuvre poétique de  Dominique Fourcade pour des publics diversifiés » ). 

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

6 juin, 2024

15:00 – 16:30 HNE

Séances parallèles IV – Communications

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Carole Nadeau (U. Laval)

Roxanne Martin (Collège André-Grasset)
L’écoconception : le recyclage comme moteur de création en scénographie

David Bellavance Ricard (U. Laval)
Recycler les technologies, entrer en relation et créer avec elles, une position écosophique

Lara Kanso (U.Laval)
L’anatomie d’une rencontre entre un lieu et une corporéité

 

Détails et descriptif de l’événement

Roxanne Martin 

L’écoconception : le recyclage comme moteur de création en scénographie

Une fois les représentations théâtrales terminées, le vêtement de scène est la plupart du temps modifié et réutilisé pour la production suivante. Ce recyclage des costumes a longtemps été motivé par des considérations financières, mais plus récemment, il est aussi le fruit d’une préoccupation environnementale, puisque l’industrie textile est le deuxième secteur le plus polluant au monde. La réutilisation des vêtements de scène est une chose courante au Québec depuis les années 1970. Plusieurs ateliers et organismes, comme le Centre national du Costume et plus récemment Le Grand Costumier travaillent dans une approche circulaire à promouvoir les métiers du costume et créer des ponts entre les artisans et la relève.

Le recyclage à grande échelle des éléments de décor est par contre plus récent. Depuis quelques années, certains organismes se dédient à accompagner les compagnies dans leur transition écologique. Écoscéno, par exemple, un organisme fondé en 2019, sensibilise les concepteurs de décors et les compagnies de théâtre à la valeur de la réutilisation. Ces organismes contribuent ainsi à réduire l’empreinte écologique de l’industrie de la scénographie, à réduire les déchets qui se retrouveraient autrement à la décharge et ainsi promouvoir autrement la création scénique. Selon l’axe « Porter attention », j’aimerais m’attarder à la notion d’écoconception qui appelle à la reconfiguration des pratiques en scénographie dans une visée écoresponsable et qui contribue à l’émergence de nouveaux modes de création chez les concepteurs de costumes et de décors. Les changements climatiques mèneront les créateurs vers une conception, une confection, un réemploi et un recyclage de ces objets dans une économie circulaire, que l’Union des scénographes (France) qualifie de cycle d’éco-scénographie. Je me baserai d’abord sur les écrits de Sylvie Perault dans son approche ethnologique du costume de scène et je propose de faire un état des lieux des problématiques soulevées par Ralph Elawani (Jeu, 2020), il y a presque 4 ans, et comment elles s’inscrivent dans la réalité théâtrale actuelle.

Bio : Roxanne Martin est professeure de théâtre et de littératu re au Collège André-Grasset (Montréal). Elle s’intéresse au costume et à la scénographie québécoise depuis plusieurs années. Elle s’est attardée d’abord au travail du peintre Alfred Pellan comme scénographe et concepteur de costumes. À ce sujet, elle a contribué à deux ouvrages, Alfred Pellan. Le rêveur éveillé (MNBAQ, 2013) et Pellan & Shakespeare : le théâtre des rois (MMAQ, 2017), tirés de deux expositions sur le travail du peintre. Elle a signé les éléments consacrés à la scénographie dans l’ouvrage Le théâtre contemporain au Québec 1945-2015 (PUM, 2020), sous la direction de Gilbert David. Puis, dans le cadre de son doctorat, elle s’est intéressée à l’approche du vêtement de scène de François Barbeau et de sa vision du métier de concepteur de costumes (Université Laval, 2018). Une monographie tirée de sa thèse de doctorat sera publiée bientôt (PUM, 2024).

David B. Ricard

Solo pour trois projos (ou plus) : recycler les technologies, entrer en relation et créer avec elles, une position écosophique. 

Durant l’été 2020, j’ai été témoin du vidage d’un appartement. Les videurs ont  jeté l’entièreté du matériel de la locataire défunte par-dessus la rambarde du deuxième  étage. En voyant les téléviseurs cathodiques se fracasser au sol, un sentiment  d’impuissance m’a amené à prendre la décision d’utiliser un maximum de matériel  considéré comme désuet pour mes projets de création. 

La pensée écosphique dans la veine des Nouveaux Matérialismes et de l’Object  Oriented Ontology, se veut l’occasion de replacer l’humain au sein d’un environnement  dé-hiérarchisé et de questionner le rapport à son habitat. C’est à partir de cette  philosophie que j’ai développé la performance Solo pour trois projos. 

Comment ne pas instrumentaliser un instrument ? Mon hypothèse repose sur  des processus tels que l’écoute augmentée, l’individuation collective et l’improvisation, lieux de convergence d’affects en devenir s’opposant à  l’aboutissement de formes.  

Les technologies désuètes deviennent partenaires, cocréatrices et matières  d’inspiration. Jammer avec elles, faire chanter leurs circuits électroniques est un acte  politique, un hymne au vivant (dans un sens large) ou au caractère toujours résonnant d’une matière destinée à l’enfouissement.  

Bio : David B. Ricard, artiste multidisciplinaire basé à Québec, travaille avec la vidéo, le théâtre, le cinéma et la performance. Ses intérêts de recherche se concentrent sur la création intuitive, introspective et relationnelle. Il développe des outils d’improvisation et d’interaction qui favorisent la création spontanée et les échanges interartistiques. Ses penchants écosophiques le poussent à privilégier le détournement, la réutilisation et la remise en valeur d’outils jugés obsolètes. Il développe des méthodes de création collectives et alternatives basées sur des procédés de dé-hiérarchisation des langages et rôles scéniques. Les réflexions philosophiques et émotionnelles, ainsi qu’une approche expérimentale de la narrativité le poussent à développer des œuvres éclatées basées sur une dramaturgie plurielle.

Lara Kanso 

L’anatomie d’une rencontre entre un lieu et une corporéité

Appréhender un lieu avec une « corporéité » consciente fait de la rencontre un moment de co-création de sensations. Dans Du sens au sens (1989), Erwin Strauss définit la sensation comme étant « un mode de communication vitale, immédiate, sauvage et irrationnelle, […] une empathie avec le milieu ». Or, quand, les deux corporéités, humaines et spatiales, ou si j’ose dire, les deux chairs, au sens que Merleau-Ponty lui donne, à savoir « l’entrelacs de multiples sensations », ont déjà en commun la mémoire d’une même guerre, leur re-rencontre où chacun est lui-même, mais aussi un « autre », est vivante. Comment s’est fait alors mon retour vers les quelques lieux qui avaient marqué mon enfance et façonné mon corps/ territoire? Et quels récits donnent à voir, à entendre, à sentir, à toucher ce face-à-face avec des lieux de claustration et des lieux d’ouverture sur un territoire de guerre? Dans cette expérience qui montre que l’absence de la nature et de “l’autre-qu’humain” dans le quotidien de l’humain a autant d’impact que leur présence. Je partagerai au cours de cette conférence- performance les résultats de mon premier laboratoire de recherche-création doctorale. Le mot partage est à considérer dans la définition qu’en donne Georges Didi-Huberman dans son livre Le témoin jusqu’au bout (2022) : « C’est la puissance du mot partage que de conjoindre […] une division constitutive (mettre à part) et une nécessaire mise en commun (prendre part). C’est alors que ce qui nous partage à l’intérieur nous é-meut vers l’autre, nous com-meut avec autrui”. Cet “autre” est à la fois le lieu et le territoire; mais aussi le spectateur.

Bio: Lara Kanso est metteuse en scène et doctorante en « Littérature, arts de la scène et de l’écran» à l’Université Laval, au Canada. Elle a mis en scène et co-écrit plusieurs créations théâtrales multidisciplinaires et interculturelles. Elle a collaboré à l’Encyclopédie Le Théâtre dans l’Histoire : les scènes, les hommes, les œuvres (2016). Son texte dramatique « Tu m’as souvent parlé de bonheur » a été publié en France en 2023. Elle travaille actuellement sur une création théâtrale dont elle signe la mise en scène et l’écriture avec le Petit Théâtre du Vieux Noranda. Sa recherche-création doctorale porte essentiellement sur le théâtre néo-documentaire, revisité à la lumière des théories du néo-matérialisme et d’écologie dans les arts vivants. 

Ressources et mots-clés

Mots-clés

6 juin, 2024

15:00 – 16:30 HNE

Séances parallèles IV – Atelier-danse

Rendez-vous au LAMIC (CSL-3645) pour se diriger à l’extérieur si la température le permet.

Modération : Jade Gagnon (U.Laval)

Camille Renarhd (UQAM) et Marie Bardet (UNSAM-Argentine)

Nous re-poser avec le territoire

 

 

Détails et descriptif de l’événement

Mesures d’accessibilité

Camille Renarhd et Marie Bardet

Nous re-poser avec le territoire 

Dans cet atelier in situ, nous nous proposons de nous dé-poser, de nous re-poser et de siester afin d’interroger nos manières de poser un geste sensible qui plutôt que de s’imposer ou de se faire voir, chercherait à se faire oublier, à glisser, à s’évanouir et à faire apparaître autre chose, autour. 

Comment changer de posture pour tendre vers et danser avec un territoire dans un état de demi-sommeil ? Quelle disponibilité à l’infime, aux sols, aux airs, à ce qui se trame par en-dessous, de côté, cela demande-t-il ? Quelles vulnérabilités s’invitent lorsque nous nous endormons dans un espace public ? Quels sont les corps et les histoires qui peuvent s’y re-poser ? Comment le territoire nous fait-il rêver, halluciner ?

Entre fabulation et con-spiration, nous fréquenterons les interstices, les failles et les glissements de terrain de ce qui se dé-pose entre pratiques (éco)somatiques, dansées, de lecture et d’écriture.

Bio : Camille Renarhd est une artiste trans(e)_disciplinaire et chercheuse enracinée à Tiohtiá:ke/Mooniyang/Montréal. Iel s’intéresse aux processus collectifs-créatifs-activistes-poétiques-politiques, en un seul mot. Son travail a été présenté dans des lieux dédiés autant aux arts vivants qu’aux arts visuels (ex. Agora de la danse, Mtl; Palais de Tokyo, FR; Centro Nacional de las Artes, MX; Festival UnDrum, Suoni Per Il Popolo, Mtl). En 2021, iel obtient un doctorat en Études et Pratiques des Art (Prix Mérite Meilleure Thèse de l’UQAM). Sa thèse en recherche-création porte sur les rituels performatifs en art actuel et interroge les passages entre immersion In Situ, In Socius et la création d’une œuvre artistique partagée avec des spectateurices. Iel a été chercheuse associée au Centre for Interdisciplinary Studies in Society and Culture à l’Université Concordia (2021-2023) et est depuis cette année professeure à l’École Supérieure de Théâtre à l’UQAM. Ses travaux actuels explorent les intersections entre rituels performatifs, danse, écologie politique, somatiques, art sonore et espaces de soin. 

Marie Bardet est enseignante-chercheuse de l’EIDAES (École Interdisciplinaire en Hautes Études Sociales) UNSAM-Argentine, et dirige le master en Pratiques artistiques contemporaines de son École d’Art et Patrimoine. Née dans un petit village en France, elle vit et travaille depuis deux décennies à Buenos Aires. Ses actions et ses pensées déplacent les frontières entre théorie et pratique, et se nourrissent autant de l’improvisation en danse et des pratiques somatiques que de la philosophie contemporaine et des pensées-pratiques féministes queer/cuir. Elle s’intéresse aux problèmes qui, à travers les gestes et les matières sensibles, composent des espaces communs où exercer à la fois une pensée située, une multiplicité artistique et une inquiétude politique. Elle accompagne des processus de recherche et création et enseigne dans différentes universités et musées (MUAC Mexico; MITAV Bogotá; Musée Reina Sofía Madrid), et a publié plusieurs ouvrages (dont Perder la cara, Cactus, 2021 ; Una paradoja moviente: Loïe Fuller, Eduvim, 2021; Hacer Mundos con Gestos, Cactus, 2019; Penser et Mouvoir, L’Harmattan, 2011).

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

6 juin, 2024

16:45 – 17:30 HNE

Projet Théâtre et Transition : écologie profonde, intelligence collective

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Lara Kanso (U. Laval)

Brigitte Joinnault, Hanna Lasserre, (U. Côte d’Azur – Projet Théâtre et Transition : écologie profonde, intelligence collective)
Loire, Divonne, Aygalades : dire et créer l’attachement au fleuve

Détails et descriptif de l’événement

Brigitte Joinnault et Hanna Lasserre

Loire, Divonne, Aygalades : dire et créer l’attachement au fleuve 

Cette contribution propose d’interroger les interactions entre artistes et botanistes, ainsi qu’entre pratiques artistiques et scientifiques, imaginaires et savoirs, dans des performances déambulatoires qui visent à dire la richesse et l’agentivité du monde végétal afin de susciter un désir d’attention et d’amener à penser et reconsidérer autrement nos attachements à la flore. Nous analyserons le rapport aux savoirs et aux croyances, ainsi que les modes d’adresse induites par la déambulation. Ce que nous dit l’eau rituel d’attachement de Floriane Facchini & Cie (2023), se présente comme une « expérience hybride au carrefour du culinaire et du regard artistique porté sur un paysage » et nous servira d’appui pour questionner les modalités d’association de la marche, des arts de la parole, de la création sonore, des sollicitations olfactives ou gustatives, et la manière dont elle travaille à la fabrique de nouveaux relationnels.

Bio: Le programme de recherche Théâtre & Transitions : écologie profonde, intelligence collective (Ttépic) a été initié en 2021 par trois chercheureuses en études théâtrales du Centre Transdisciplinaire d’Epistémologie de la Littérature et des Arts vivants (CTELA) de l’université Côte d’Azur, Stéphane Hervé, Brigitte Joinnault et Hanna Lasserre. Iels préparent actuellement un ouvrage collectif Théâtre et transitions écologiques et sociales : participation, territoire, paysage, et mènent un projet intitulé « mettre en jeu de nos relations aux fleuves : éprouver, dire, rêver ». Un groupe interuniversitaire Ttépic a également été créé au printemps 2023.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Sortie au festival Carrefour international de théâtre

Vendredi 7 juin

7 juin, 2024

09:15 – 10:15 HNE

Grande conférence III – Marie-Andrée Gill et Véronique Basile Hébert

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Marie-Ève Bradette (U.Laval)

Marie-Andrée Gill (poète innue) et Véronique Basile Hébert (artiste et chercheuse atikamekw, UQTR)

Arts autochtones et écologie

 

Détails et descriptif de l’événement

Marie-Andrée Gill et Véronique Basile Hébert

Arts autochtones et écologie

Les autrices Marie-Andrée Gill de Mashteuiatsh et Véronique Basile Hébert de Wemotaci feront une présentation des écritures des territoires Ilnu (Nutshimit) et Atikamekw (Nitaskinan), présentation ponctuée d’extraits de leurs premières créations et de leurs plus récentes. Plongée au pays des mots avec bouffées des oeuvres  Béante… Frayer… Chauffer le dehors…Le feu des forêts…Métusse… Notcimik...Ces ilots littéraires baigneront dans un échange entre les deux artistes sur des questions mutuelles au sujet de leur parcours et de leur processus de création en lien avec la forêt. Le public voyagera donc entre résidences d’écriture en territoire ancestral Innu et création théâtrale en contexte autochtone.

Bio: Marie-Andrée Gill est poète, autrice, chroniqueuse, scénariste et animatrice de balados membre de la communauté des Pekuakamiulnuatsh. Son écriture se déploie dans l’intime, l’amour, l’humour et la guérison. Son travail s’inspire du quotidien et de la culture pop pour faire une transition vers un monde décolonial. Elle a publié trois recueils de poésie ainsi que dans nombreux collectifs et revues.  Elle enseigne également la littérature autochtone dans différentes universités.

Véronique Basile Hébert est une artiste de théâtre Atikamekw de la communauté de Wemotaci. Doctorante en Études et Pratiques des arts à l’UQAM, en recherche-création en théâtre, sur le sujet du Nitaskinan/Kitaskino, le territoire ancestral des Atikamekw Nehirowisiwok. Elle détient un baccalauréat en théâtre de l’Université d’Ottawa ainsi qu’une maîtrise en dramaturgie portant sur le chamanisme chez Jovette Marchessault. Participante du programme de formation de la compagnie de théâtre autochtone Ondinnok, en collaboration avec l’École Nationale de Théâtre du Canada, elle a également été l’une des créatrices du théâtre de rue du Festival Présence Autochtone de Montréal. Professeure invitée à l’UQTR, elle a contribué à la mise sur pied du microprogramme en Études autochtones. Par ailleurs, dans sa pratique, elle priorise les productions d’œuvres intergénérationnelles et parfois plurilingues, au sein des communautés autochtones et a collaboré aussi avec diverses compagnies de théâtre. S’inspirant de la Nature et de sa culture, elle écrit, met en scène et interprète ses spectacles avec des artistes issus de diverses origines. Son théâtre est engagé, près de ses préoccupations d’autochtone, de mère, et d’artiste bispirituelle.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

7 juin, 2024

10:30 – 12:00 HNE

Séances parallèles V – Communications

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Brigitte Joinnault (U. Côte d’Azur)

Emma Merabet (U. Lumière Lyon 2)
Au temps des métamorphoses : danser et panser les abîmes du monde

Julie Andrée T. (UQAM)
Le corps-dépaysage, bithématisme et coprésence

Valérie Paquet (UQAM)
Les écoféminismes dans les pratiques créatives : penser la réciprocité à travers les savoirs incarnés

 

Détails et descriptif de l’événement

Emma Merabet

Au temps des métamorphoses : danser et panser les abîmes du monde

Dans Métamorphoses (2020), Emanuele Coccia pense l’intégralité des formes de vie au prisme de la métamorphose, qu’il envisage à la fois comme un phénomène et comme une relation unissant entre eux tous les êtres, tous les règnes et toutes les espèces, mais aussi le vivant et le non-vivant. Au cœur du travail chorégraphique de Vania Vaneau, cet art de la métamorphose permet de composer des corps chimériques et interspécifiques que la danseuse imagine pouvoir se connecter à des mondes plus-qu’humains. En étudiant son solo Nebula (2021) – à la fois danse de l’attention, fiction de régénération et rituel de guérison – j’interrogerai la manière dont les gestes et les imaginaires de la métamorphose peuvent s’offrir, à l’ère de la crise écologique, comme de possibles embrayeurs d’action et de transformation.

Bio : Emma Merabet est doctorante en arts de la scène et enseigne à l’Université de Franche-Comté. Ses recherches interrogent les formes scéniques où l’humain n’est plus au centre des attentions et où les éléments non-humains (matières, objets, animaux, machines, phénomènes naturels…) deviennent des présences et des agents à part entière. Membre du Laboratoire Passages XX-XXI (Lyon), elle collabore à l’axe de recherche « Arts et humanités environnementales » coordonné par Julie Sermon. Son implication au sein de ce groupe interdisciplinaire l’amène à s’associer à des chercheur·euses en sciences humaines et sociales pour penser les expériences artistiques au prisme de la crise écologique.

Julie Andrée T.

Le corps-dépaysage, bithématisme et coprésence

Le dépaysage se comprend d’abord comme la défaillance du paysage et des codes esthétiques qui s’y rattachent. L’expérience qui en découle, le dépaysement, consiste en un déplacement de nos repères, en une rupture avec un territoire connu. Sous la plume de Jean-Clarence Lambert artisan de ce néologisme dans les années 50, les dépaysages sont « des morceaux de nature insituables ». Par conséquent, je propose une communication sous la forme d’une performance-conférence qui explore la notion de corps-dépaysage à travers les œuvres d’Étienne Boulanger, Annie Baillargeon et moi- même Julie Andrée T. Ici, nous verrons qu’un corps autre émerge grâce à une forme de coprésence entre paysages et corps. Ces rencontres improbables provoquent une variété de dynamiques dialogiques : politiques, poétiques, critiques, etc. De ces corps-dépaysages, nous observerons des résonances esthétiques qui rappellent le sublime d’Edmund Burke (1729-1797) et l’expérience qui en découle le « delight ».

Bio : Membre de la CÉLAT et Doctorante en Études et Pratiques des arts de l’UQAM, Julie Andrée T. c’est vu octroyer en 2023 des bourses du CRSH et du FRQSC pour son projet de recherche Esthétique du dépaysage ou la défaillance du paysage. Commissaire d’exposition, reconnue à l’international comme artiste interdisciplinaire, elle travaille de 2008 à 2011, à la School of Museum of Fine Arts de Boston comme professeure invitée en art performance. En 2018, elle complète, à l’UQAC, une maîtrise recherche-création en art qui portera sur les thèmes de la mort, du paysage et du sublime. En 2020, à Saint-Siméon (Charlevoix-Est), elle co-fonde le Centre Inouï dont la mission est de faire connaître l’art actuel à travers le patrimoine. Enfin, depuis plusieurs années, elle collabore aux recherches de monsieur Jean-Paul Quéinnec et est chargée de cours à l’Unité d’enseignement en arts de l’UQAC. 

Valérie Paquet  

Les écoféminismes dans les pratiques créatives : penser la réciprocité à travers les savoirs  incarnés  

Cette communication vise à articuler pratiques artistiques et réflexions écologiques à travers la  revendication de l’existence d’une sensibilité écoféministe par une communauté de femmes  artistes au Québec. Cette communauté émergente place au cœur de ses préoccupations la centralité du corps-territoire, les savoirs traditionnels ainsi que les pratiques du soin, en  positionnant le corps comme « réservoir de savoir-faire » (Federici, 2020). Le corps est ainsi un «  corps médial », au sens mésologique, comme le lien vital qui lie l’être à son environnement, un  espace poreux, qui le situe à la fois dans son milieu et qui lui permet d’interagir avec lui. Ainsi, le  « corps médial » est central pour décloisonner nos perceptions, notamment dans les possibilités  qu’il offre d’être le seuil entre les savoirs incarnés et les possibilités de transfert des connaissances  par les expériences sensibles et les relations entre sujets humains – et davantage avec les sujets  « extra-humains ». 

Cette proposition interdisciplinaire prend son ancrage dans le domaine de la communication  environnementale, et tente de saisir comment les pratiques artistiques, mobilisant une sensibilité  écoféministe, créent les possibilités d’un « artivisme » qui apparait à travers le soin de la matière,  comme le soin du monde naturel. À travers le portrait de plusieurs femmes artistes, de la danse à  la cueillette performative, cette communication dévoilera des voix et des pratiques qui brouillent les frontières et refusent une hiérarchisation des pratiques créatives. Ces artistes proposent une  réflexion sensible sur notre relation aux différentes formes du vivant et transforment nos possibilités de réciprocité.  

Bio : Valérie Paquet est doctorante en communication, avec une concentration en études féministes, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) où elle est également chargée de cours. Son travail doctoral s’inscrit dans le champ des études en communication environnementale et privilégie une approche de proximité dans laquelle les expériences sensibles sont abordées comme des sites de dévoilement des connaissances. Elle a récemment publié un rapport de recherche avec ARTENSO sur le lien entre pratiques artistiques et transition socioécologique dans la Francophonie (2021). Elle est actuellement chercheuse à l’Observatoire des médiations culturelles (OMEC) et membre de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) de l’UQAM.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

7 juin, 2024

10:30 – 12:00 HNE

Séances parallèles V – Groupe AVEQc

Local : Studio T (CSL-0728)

Groupe Arts vivants et écologie au Québec (AVEQc)

Entretisser les voix et les pratiques. Correspondances

Essais performatifs

Catherine Cyr (UQAM) et Véronique Basile Hébert (UQTR), animation

Jean-Paul Quéinnec (UQAC) et Mélanie Binette (artiste)

Sylvie Lapierre (U. Laval) et Claudia Bernal (UQAC)

Patrick Gauvin (UQAT) et Andrée-Anne Giguère (U. Laval)

Lara Kanso (U. Laval) et Katya Montaignac (UQAM)

Alain Joule (artiste), Télépoésie (vidéoprojection)

 

 

Détails et descriptif de l’événement

Mesures d’accessibilité

Groupe Arts vivants et écologie au Québec (AVEQc)

Entretisser les voix et les pratiques. Correspondances

Cette activité proposée par le groupe AVEQc se déroulera en trois temps. Pendant la première partie, nous présenterons une création vidéo de 20 minutes élaborée par l’artiste et membre de notre groupe de travail Alain Joule. Dans le sillon de ses créations antérieures, cette vidéo sera composée d’un assemblage de matériaux sonores, visuels et textuels offerts par des collaborateurs et collaboratrices de l’artiste. Entretissés, ces matériaux, dans leur cohabitation, mettent de l’avant diverses formes de porosité et de reliance. Ils interrogent aussi l’engagement poétique et politique au sein du biotope qui nous fait vivant.es, en relation les un.es avec les autres et avec le plus-qu’humain.

Cette vidéo sera présentée comme une « lettre » offerte aux gens en présence.

Dans la deuxième partie de l’atelier, il s’agira de répondre à cette lettre à travers une série d’offrandes imaginales. Ces offrandes pourront prendre la forme de réponses performatives : gestuelles, vocales, sonores, graphiques, installatives ou textuelles. Trente minutes seront allouées à l’exploration de ces matériaux, lesquels seront ensuite partagés, dans leur forme humble, avec l’ensemble des gens présents.

Une discussion autour de la lettre et de ces réponses créées in vivo viendra clore l’activité.

Nous souhaitons que les matériaux générés par l’atelier deviennent le ferment d’une nouvelle création vidéographique ou d’une autre forme collaborative – à inventer.

Activité proposée par Alain Joule et animée par Catherine Cyr (UQAM) et Véronique Basile Hébert (UQTR)

Bio:

Étudiante au doctorat en « Littérature, arts de la scène et de l’écran », Sylvie Lapierre  questionne, au cœur de la recherche-création, les possibilités de mettre en dialogue, non  seulement les pratiques qu’elle maîtrise mais aussi celles qui présentent le défi de plonger dans  l’univers des nouvelles technologies. Ces dernières ouvrent les possibilités d’appréhender  l’espace, le temps et la forme en superposant plusieurs niveaux de compréhension et  d’appropriation du sujet étudié. Ses pratiques actuelles; en tant qu’artiste et psychothérapeute  soutiennent l’importance d’appréhender toute situation dans une perspective globale. 

Son intérêt se porte sur la création d’espaces immersifs mettant en relief les notions de territoire  et de société ainsi que la résonance avec les éléments du monde. Le dialogue qu’elle cherche à  établir dans la mise en tension créée par l’interdisciplinarité, vise à interpeller le public en  l’invitant à expérimenter les faits à partir de multiples niveaux de perception. En intégrant une  présence performative, elle invite l’observateur à déployer une appréciation plus complète des  enjeux soulevés par ses sujets de recherche. 

Artiste interdisciplinaire et chercheuse, Claudia Bernal est chargée de cours au Département des arts, des lettres et du langage de l’UQAC. Ses œuvres se situent à la croisée des arts visuels, du théâtre performatif et de la littérature. Elle détient un doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). En 2023 Bernal a terminé un stage postdoctoral en recherche-création au sein du CELAT-UQAC. Ses recherches actuelles portent sur la relation corps-territoire / identité / résistance. Elle est détentrice d’une maîtrise en théâtre qui lui a permis d’approfondir ses recherches sur le texte en tant que matériau plastique et sur l’installation performative. Dans ses œuvres, les concepts de mouvement, de migration, d’espace et d’identité sont récurrents. Elle a présenté sa production artistique dans des musées, des centres d’artistes, des galeries et des espaces publiques.

Jean-Paul Quéinnec est professeur de théâtre à l’UQAC. De 2010 à 2021, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dramaturgie sonore au théâtre, sa recherche-création interroge les processus et dispositifs d’écritures dramatiques et scéniques à partir d’une approche plurielle et performative. Membre du CRILCQ, il fut aussi codirecteur de la revue Percées – Explorations en art vivant jusqu’en juin 2022. Il est récemment nommé directeur du CELAT-UQAC. Ses créations sont présentées au Québec et ailleurs à l’étranger. De même, il publie dans différentes revues savantes mais aussi co-édite les cahiers de phonographie dont dernièrement, le n°5 sur l’Amazonie Colombienne et l’île d’Anticosti au Québec.

Mélanie Binette est une artiste interdisciplinaire, performeuse et chercheuse basée à Montréal. Elle a co-fondé et dirige depuis 2009 le Milieu de Nulle Part, une compagnie de création in situ et in socius qui explore des lieux en tant qu’espaces imaginés, pratiqués, contestés, conquis et reconquis. Elle s’intéresse en particulier à la façon dont la performance transforme les lieux en créant des espaces virtuels, alternatifs et mythiques, brouillant les frontières de ce que l’on nomme le réel. Sa dernière performance, Errances, proposait une déambulation sonore sur le deuil, qui s’adressait à une personne à la fois dans les espaces publics de la Place des Arts, lieu du décès de son père.

En tant qu’artiste, Patrick Gauvin pratique la recherche-création à travers une épistémologie constructiviste du Worldmaking. Il met à profit sa propension à la déambulation afin de découvrir et produire du lien entre des « objets de mémoire » trouvés en chemin et déterritorialisés par des procédés de traduction numérique choisis pour leur récalcitrance à une restitution parfaite. Les objets photogrammétriques sont alors préparés et assemblés à l’aide d’outils logiciels, de manière à tisser, par induction, des mondes numériques visitant une esthétique du quotidien. Il tente, par cette pratique et cette méthode qu’il documente, de proposer une alternative ancrée et immanente à la transcendance numérique. Patrick est titulaire d’une maîtrise en éducation et enseigne la création 3D et la créativité à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, campus Montréal. Il fait parallèlement ses études doctorales à l’Université Concordia.

Andrée-Anne Giguère est une artiste interdisciplinaire, professionnelle de recherche auprès de Jean-Paul Quéinnec sur la recherche en dramaturgie sonore au théâtre. Comédienne, performeuse, conceptrice vidéo, metteure en scène et formatrice, elle est aussi co-directrice artistique de Théâtre Déchaînés qui défend une accessibilité créative en art pour les personnes atteintes de handicap. Étudiante au doctorat (U. Laval) et boursière du FRQSC, ses recherches sont axées sur l’intégration sensible et performative de la technologie sur la scène. Elle publie dans différentes revues savantes et co-édite les cahiers de phonographie dont dernièrement, le n°5 sur l’Amazonie Colombienne et l’île d’Anticosti au Québec.

Lara Kanso est metteuse en scène et doctorante en « Littérature, arts de la scène et de l’écran» à l’Université Laval, au Canada. Elle a mis en scène et co-écrit plusieurs créations théâtrales multidisciplinaires et interculturelles. Elle a collaboré à l’Encyclopédie Le Théâtre dans l’Histoire : les scènes, les hommes, les œuvres (2016). Son texte dramatique « Tu m’as souvent parlé de bonheur » a été publié en France en 2023. Elle travaille actuellement sur une création théâtrale dont elle signe la mise en scène et l’écriture avec le Petit Théâtre du Vieux Noranda. Sa recherche-création doctorale porte essentiellement sur le théâtre néo-documentaire, revisité à la lumière des théories du néo-matérialisme et d’écologie dans les arts vivants. 

Artiste en danse et dramaturge installée à Tiohtiá:ke/Mooniyang/Montréal, Katya Montaignac crée des « objets dansants non identifiés ». Jeux chorégraphiques, spectacles participatifs, séminaires in(ter)disciplinaires ou banquets performatifs, son travail suscite des collaborations inattendues à travers la mise en jeu d’une diversité de corps et de voix. Riche de nombreuses expériences collectives, notamment avec La 2e Porte à Gauche et avec La Pieuvre (groupe de réflexion tentaculaire sur l’évaluation de l’art·iste), sa démarche s’inscrit dans une pratique de l’invitation et du dialogue. Elle s’intéresse particulièrement aux corps micropolitiques, à une danse sans ego, aux pratiques radicalement déhiérarchiques, collectives et bienveillantes. Docteure en études et pratiques des arts, elle enseigne et écrit sur la danse (De la glorieuse fragilité : l’Abécédaire ; Tribunes sur la danse ; Curieux manuel de dramaturgie…) et anime des conversations au sein du milieu professionnel (Cultiver son jardin chorégraphique, Chorégraphes anonymes, Club de dramaturgie…).

Alain Joule – Une poésie définie comme création en acte (Poïèsis et Praxis). Travaille sur l’interaction entre la poésie à lire ou à entendre, les arts visuels (peinture, sculpture, installations), les arts sonores (musique écrite et improvisée, instrumentale, vocale et électroacoustique) et les arts du mouvement (danse, chœurs d’action). Responsable des séminaires d’improvisation et du collectif d’improvisation musique-danse au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon de 2007 à 2010; Formateur Musique-voix-mouvement au Théâtre du Ring Toulouse à partir de 2015. -Maître de recherche en musicologie : L’improvisation comme esthétique de la république -Docteur PhD en étude et pratique des arts : La possibilité d’une œuvre Artiste concepteur-réalisateur (texte-image-musique). Je travaille depuis de nombreuses années sur le thème de la mémoire, celle des lieux mais aussi des pierres et bien sur des « vibrants » humains, animaux, végétaux qui ont un moment partagé ces espaces que le temps a façonnés, signant l’impermanence et la force de la transformation perpétuelle qui mène à la vie. Un travail ininterrompu « d’atelier élargi » avec des expérimentations multiples pour affiner le propos …l’engagement vers une œuvre plurielle : un contrepoint de formes textuelles, visuelles, musicales, autonomes et complémentaires, servi par un/des concept(s). Une centaine d’œuvres multidisciplinaires créées dont trois commandes de l’état (France).

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Dîner (Repas des participant.es servi au CSL-3545)

7 juin, 2024

13:00 – 13:30 HNE

Performance III – Des quais de Haute-Gaspésie à la scène, pour une écriture en co-paysage

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération : Mélanie Binette (artiste)

Jean-Paul Quéinnec (UQAC), Andrée-Anne Giguère (U. Laval), Laurence Brunelle-Côté et Julie C. Delorme (artistes)

Des quais de Haute-Gaspésie à la scène, pour une écriture en co-paysage

 

Détails et descriptif de l’événement

Jean-Paul Quéinnec , Andrée-Anne Giguère, Laurence Brunelle-Côté et Julie C. Delorme

Des quais de Haute-Gaspésie à la scène, pour une écriture en co-paysage

Dans le cadre de notre recherche-création sur les écritures du vivant en co-paysage (FRQSC), en août 2023, en compagnie des codirectrices du Bureau de l’APA, nous partons en voiture sur la route 132 le long du fleuve Saint-Laurent à la rencontre des quais de Haute-Gaspésie.

Espaces accessibles pour Laurence qui se déplace en fauteuil, les quais sont aussi une construction entre terre et eau sur laquelle se croisent une diversité d’activités de personnes humaines et plus qu’humaines qui nous ouvrent vers des relations d’écoute réelles et imaginaires. De quai en quai, nous cherchons « à faire » des gestes d’écriture à partir et avec ce paysage (Naoufal, 2020) où des rapports de réciprocité surgissent, considérant peu à peu le quai comme un être et une coprésence (Ardenne, 2019). Nos corps écosensibles et plus aventureux (Morizot, 2018) sous l’effet du co-paysage se révèlent particulièrement fluides. Cette notion de fluidité nous apparait alors comme une dynamique corrélative entre un territoire d’errement (Clément, 2004), des processus de création pluriels et inclusifs, et un désir de « fabrique[r] de nouveaux récits » (Despret, 2019) pour la scène.  

Ainsi, nous proposons une intervention en deux temps : une lecture performative pour partager les traces de nos co-écoutes en tentant de créer en direct un co-paysage avec les spectateur.rices, et une courte communication sur nos processus de création plus que jamais attentifs à notre situation écologique. Enfin, pour élargir notre écriture fluidité à l’espace numérique, nous souhaiterions mettre en place une diffusion sur le web.

Bio: Jean-Paul Quéinnec est professeur de théâtre à l’UQAC. De 2010 à 2021, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dramaturgie sonore au théâtre, sa recherche-création interroge les processus et dispositifs d’écritures dramatiques et scéniques à partir d’une approche plurielle et performative. Membre du CRILCQ, il fut aussi codirecteur de la revue Percées – Explorations en art vivant jusqu’en juin 2022. Il est récemment nommé directeur du CELAT-UQAC. Ses créations sont présentées au Québec et ailleurs à l’étranger. De même, il publie dans différentes revues savantes mais aussi co-édite les cahiers de phonographie dont dernièrement, le n°5 sur l’Amazonie Colombienne et l’île d’Anticosti au Québec.

Andrée-Anne Giguère est une artiste interdisciplinaire, professionnelle de recherche auprès de Jean-Paul Quéinnec sur la recherche en dramaturgie sonore au théâtre. Comédienne, performeuse, conceptrice vidéo, metteure en scène et formatrice, elle est aussi co-directrice artistique de Théâtre Déchaînés qui défend une accessibilité créative en art pour les personnes atteintes de handicap. Étudiante au doctorat (U. Laval) et boursière du FRQSC, ses recherches sont axées sur l’intégration sensible et performative de la technologie sur la scène. Elle publie dans différentes revues savantes et co-édite les cahiers de phonographie dont dernièrement, le n°5 sur l’Amazonie Colombienne et l’île d’Anticosti au Québec.

Laurence Brunelle-Côté est une poète et performeure de Québec. Elle a étudié le théâtre à l’Université Laval. Elle cherche à réinventer (un peu) le langage des arts vivants. Heureusement, son handicap l’a amenée à développer de nouveaux vocabulaires et lui permet d’emprunter d’autres chemins. Elle est aussi co-directice artistique du Bureau de l’APA, un atelier de bricolage indiscipliné permettant la rencontre de créateur·rices de tous horizons de projets artistiques atypiques. Laurence a publié le recueil Pas encore mort (2017) avec Chloé Surprenant, L’Effondrement: compte rendu (2019) avec Stéphanie Béliveau, et, avec Simon Drouin, Il faut me fendre (2021).​ Dernièrement, elle co-met en scène Pompières et Pyromanes de Martine Delvaux au théâtre du Trident à Québec.

Julie C. Delorme, codirectrice artistique du Bureau de l’APA est Conceptrice sonore, performeure et dj. Ses travaux de poésie sonore explorent voix, vibrations, craquements ou claquements, rythmes, bruits de moteurs et silences. Elle réinvente le paysage audio par la superposition d’enregistrements collectés dans son environnement depuis 20 ans. En parallèle j’aime faire danser les gens avec la musique électronique et les surprendre sans aucune contrainte stylistique. Dernièrement, elle co-met en scène Pompières et Pyromanes de Martine Delvaux au théâtre du Trident à Québec.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

7 juin, 2024

13:45 – 16:15 HNE

Séances parallèles VI – Axe Théâtre québécois d’hier à aujourd’hui

Local : CSL-3788

Le territoire dans la dramaturgie au Québec et au Canada français

Modération : Hervé Guay (UQTR)

Sophie Devirieux (UQAM/University of Waterloo)
Les petites mains du territoire : analyse comparée de deux pièces en Abitibi

Alexandre Gauthier (U. d’Ottawa)
Michel Marc Bouchard et le fardeau du territoire

Sandrine Duval (U. McGill)
D’Overlap à Bouée ou de l’exiguïté à l’(univers)el·le

Alexandre Cadieux (CEAD)
Repousser la frontière : colonisation du territoire et théâtre de genre

 

Détails et descriptif de l’événement

Axe Théâtre québécois d’hier à aujourd’hui

Le territoire dans la dramaturgie au Québec et au Canada français

Sophie Devirieux

Les petites mains du territoire : analyse comparée de deux pièces en Abitibi

Un coin jeté dans l’nord (2022) d’Alexandre Castonguay et Nicolas Lauzon et Habiter les terres (2016) de Marcelle Dubois proposent un retour en Abitibi, territoire de la dernière colonisation québécoise, valorisé pour ses matières premières puis délaissé après la baisse des activités d’extraction. Chez Castonguay et Lauzon, la fermeture d’la shop a bousculé l’ordre social tandis que, chez Dubois, dans la commune utopique de Guyenne, la terre « garde toujours un ou deux filons pas découverts pour laisser au chercheur d’or, au vrai, le bonheur de croire que demain, ce sera pour lui, et lui seul, qu’elle ouvrira ses entrailles » (Castonguay et Lauzon, p. 22) Si trouver le filon d’or témoigne d’une appartenance charnelle à la terre, la perte du lien d’exploitation via la shop laisse les gars du coin dans un désœuvrement violent. Dans les deux cas, le retour au territoire d’une jeune femme provoquera le passage à tabac d’un bouc émissaire : la prise d’otage d’un représentant du gouvernement, enterré jusqu’à la ceinture par la communauté résistante de Guyenne – qui se défend d’être terroriste ou souverainiste –, et un viol collectif déguisé en « carnaval de la bouette », perpétré par les gars d’la shop.

Bien qu’adoptant un registre et des postures différents, les deux pièces recourent à un « imaginaire colonial québécois » (Giroux, 2020) pour mettre en scène l’appartenance au territoire de personnes en quête de leurs racines, perdues ou à venir.

Bio: Sophie Devirieux est conseillère dramaturgique et chercheuse. Sa thèse de doctorat intitulée Politiques de la scène. Une analyse comparative des scènes contemporaines de théâtre entre Montréal et Berlin lui a mérité le prix de la chercheuse émergente de la SQET. Elle est aujourd’hui chargée de cours à l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM et conseillère à la réussite en Littératures et de langues du monde de l’Université de Montréal. Elle est également chercheuse associée à la Chaire de Recherche du Canada en études des minorités à l’Université de Waterloo (ON).

Alexandre Gauthier

Michel Marc Bouchard et le fardeau du territoire

Comme l’affirme Francis Langevin, « la mort […] est une fonction cardinale de la représentation de la région, à travers notamment les motifs migratoires du retour, de l’exil et de la transhumance. C’est la mort […] d’un parent qui motive un mouvement des personnages vers la région d’origine, ou encore qui motive leur départ de cette région. Une série de retours visent donc à révéler des traces du passé, à interpréter — pour le célébrer ou le critiquer — un héritage menacé d’effacement. » (2019) S’il écrit ceci dans un contexte où l’on constate une résurgence de la région dans la production littéraire et dramatique québécoise et franco-canadienne récente, force est d’admettre que cet imaginaire régional, cette « régionalité » est bien présente chez Michel Marc Bouchard depuis Les feluettes. Il s’est toujours gardé d’être associé au terroir ou à une forme de régionalisme, car le premier territoire exploré n’est pas le lieu géographique, mais bien d’abord celui « du cercle familial ». (Huffman, 2007)

Or, la famille et la région sont indissociables et, dans Le Chemin des Passes-Dangereuses (1998) et La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé (2019), on trouve la trinité identifiée par Langevin : région, retour, mort. Mais le rapport à l’ « héritage » est complexe. En fait, de quel héritage s’agit-il au juste? Comment l’opposition ville-périphérie-région dans les deux pièces permet-t-elle d’interpréter les personnages, leur passé, leur avenir? Comment le lieu participe-t-il à l’identification et à la différenciation des personnages? (Langevin, 2016) Quel est le rapport entre le territoire et le secret. Peuvent-ils y échapper? Ou portent-ils en eux, comme un fardeau, leur terre natale?

Bio: Alexandre Gauthier est doctorant en lettres françaises à l’Université d’Ottawa. Sa thèse de doctorat porte sur le rapport entre l’imaginaire catholique et l’écriture dramatique au Canada français après la Révolution tranquille et sur la façon dont cet imaginaire contribue à la construction des personnages masculins. Titulaire d’une maîtrise en jeu classique de la Royal Central School of Speech and Drama de Londres, il est comédien, professeur à temps partiel au Département de théâtre de l’Université d’Ottawa et trésorier de la Société québécoise d’études théâtrales. Il est aussi assistant de recherche au Laboratoire de recherche sur les cultures et littératures francophones du Canada sous la supervision de Lucie Hotte.

Sandrine Duval 

D’Overlap à Bouée ou de l’exiguïté à l’(univers)el·le

« Chuis une zone grise au milieu de vos guerres de clocher en noir et blanc. » (Overlap, p.30)

L’univers théâtral que Céleste Godin met en scène dans Overlap (2020) et Bouée (2023) se situe dans une zone grise, qui est à la fois ancrée dans l’exiguïté d’une petite littérature nationale, telle que décrite par François Paré (1992), et dans une tentative d’universalité qui dépasse tout centre littéraire. Le territoire, qu’il soit régional ou intergalactique, devient un outil de questionnement et de (dé)construction de l’identité.

Cette (dé)construction se produit grâce à une stratégie de décentralisation où les personnages quittent la région périphérique pour aller non pas vers la métropole, mais vers l’espace intersidéral. L’exiguïté devient un prétexte à l’expérience régionale commune dans Overlap. En ces lieux, « [l]es particularismes locaux deviennent ainsi les signes d’un particularisme » non plus national, comme le propose Francis Langevin (2016), mais universel. Puis, Bouée utilise l’espace, un lieu où les codes et les normes sociales sont perpétuellement en (dé)construction, pour mobiliser simultanément les outils d’assimilation et de différenciation (Casanova, 1999). 

Ainsi, l’univers théâtral de Godin repousse le territoire, cela lui permet de faire à la fois inventaire et table rase des identités, pour tenter de mettre en lumière l’humanité. Dans cette perspective, l’approche géocritique, telle que définie par Bertrand Westphal (2007), permettra d’analyser les interactions entre l’espace et les représentations littéraires. Les travaux de Julia Serano (2007) et Judith Butler (1990) offrent également des perspectives enrichissantes sur la (dé)construction des genres dans l’œuvre de Godin.

Bio: Sandrine Duval est étudiante au doctorat en littérature française à l’Université McGill. Sa thèse, porte sur la dramaturgie des femmes franco-canadiennes et est financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Elle a effectué un stage de recherche auprès de la chaire de recherche dans le cadre du programme de Coopération en recherche dans la francophonie canadienne de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (Acfas). Elle détient une maîtrise en études littéraires de l’Université de Moncton.

Alexandre Cadieux

Repousser la frontière : colonisation du territoire et théâtre de genre

Comme le rappelait le géographe Jean Martin en 1993, de la défaite française de 1763 résulta un enclavement : « Après la Conquête, l’espace français en Amérique va se trouver radicalement transformé. D’ouvert qu’il était, il se verra d’abord enfermé, puis forcé au repli par les redécoupages de frontières et l’établissement de nouvelles populations anglophones sur son flanc ouest. » (1993 : 407). Cette fermeture spatiale aurait prévenu le développement à long terme d’un imaginaire québécois de la « frontier » toujours repoussée, théorisée par Frederick Jackson Turner en 1893 et observable dans les cultures états-uniennes et anglo-canadiennes du XIXe siècle, avant d’être en partie réactivée au siècle suivant par John F. Kennedy et la conquête de l’espace.

La dramaturgie québécoise contemporaine fournit pourtant quelques exemples de conquêtes territoriales et de frontières repoussées. Les pièces Dominion (2013) de Sébastien Dodge et Nous autres antipodes (2014) de Marie-Claude Verdier ont ceci en commun qu’elles pourraient toutes deux être qualifiées de théâtre « de genre » (le western pour la première, la science-fiction pour la seconde) et être lues comme des critiques de certains « triomphes historiques » canadiens et québécois, à savoir le développement du Canadien Pacific ou encore la Révolution Tranquille et la montée du Québec Inc. Qui sont les collectivités répondant ici à l’appel de la frontière ? Que cherchent-elles ? Comment les libertés octroyées par les codes de la littérature de genre permettent-elles de revisiter ou d’imaginer ces prises de territoires ?


Bio: Alexandre Cadieux est responsable du centre de documentation au Centre des auteurs dramatiques (CEAD). Il a aussi été chargé de cours à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM et au département de théâtre de l’université d’Ottawa, critique au Devoir et à la revue JEU, arbitre à la Ligue nationale d’improvisation (LNI) et aide-bibliothécaire à l’École nationale de théâtre du Canada.

Ressources et mots-clés

Mots-clés

7 juin, 2024

13:45 – 16:15 HNE

Séances parallèles VI – Axe Recherche-création

Local : Studio T (CSL-0728)

Recherche et création d’un nouveau relationnel

Essais performatifs

Modération : Claudia Bernal (UQAC) et Thomas Langlois (U.Laval)

Thomas Langlois (U. Laval)
Corpoème

Claudia Bernal (UQAC)
Le corps-territoire comme lieu de résistance

Claudia Blouin (U. Laval)
Faire monde avec la laine

Sylvie Lapierre (U. Laval)
L’expérience immersive médiatrice de la résonance au sein du dialogue homme-nature

 

 

Détails et descriptif de l’événement

Mesures d’accessibilité

Axe Recherche-création 

Recherche et création d’un nouveau relationnel

Thomas Langlois

Corpoème

Si je me considère désormais comme un artiste multidisciplinaire et, de plus en plus, comme un créateur indiscipliné (dans tous les sens du terme), il demeure qu’une part importante de ma pratique artistique s’attarde à développer la mise en corps de la poésie, c’est-à-dire l’expression de la « dramaturgie » inhérente à celle-ci à travers, notamment, la plastique et l’expressivité du corps théâtral et performatif. Cette démarche, qui fut grandement nuancée et complexifiée depuis, tire ses origines de mes recherches à la maîtrise, où j’ai créé et expérimenté mon propre genre théâtral et poétique, le slam-théâtre (Langlois et Dospinescu, 2023). Je profiterai ainsi du colloque afin d’approfondir cette démarche en initiant Corpoème (titre de travail), un projet poétique qui s’intéressera le potentiel d’expression théâtrale, sculpturale et performative du corps en lieu in situ, ainsi que l’émission d’une poésie sonore en dialogue avec l’environnement. 

Plus concrètement, j’installerai sur mon corps une ou plusieurs caisses de son qui diffuseront du texte poétique en continu, lequel abordera à divers degrés certains enjeux écologiques. Je composerai parallèlement une partition corporelle qui explorera différentes dynamiques de mouvements poétiques (ex. : postures statuaires). Mon objectif sera de dégager de ce travail une sorte de « corps-installation » tant sonore que visuelle, dont la superposition aléatoire du texte et des mouvements partitionnés offrira un potentiel de sens multiples. La seconde étape du projet impliquera pour moi d’explorer l’intégration et l’exécution performatives de ce « corps-installation » dans divers lieux in situ (ex. : un endroit passant) afin d’en explorer le potentiel de résonnances (conceptuelles, esthétiques et thématiques) avec ces espaces et environnements. Le bloc de l’Axe recherche-création du colloque me permettra de présenter, sous forme de conférence-démonstration, les premières esquisses, hypothèses et réflexions de ce projet neuf.  

Bio: Artiste tant multidisciplinaire qu’indiscipliné, Thomas Langlois se définit comme poète-acteur-performeur et metteur en scène : en effet, il pratique et combine la poésie orale (slam), le théâtre (il se spécialise notamment dans la biomécanique de Meyerhold) et la performance, à travers des créations hybrides dont il assure souvent la mise en scène. Il est titulaire d’un Baccalauréat en théâtre (dramaturgie et mise en scène, 2013), puis d’une maîtrise en recherche-création (2016), sous la direction de Liviu Dospinescu et alors soutenu par une bourse du CRSH. Il y a développé la théâtralisation du slam jusqu’à créer son propre genre théâtral, sa signature artistique : le slam-théâtre. Il y poursuit actuellement des études doctorales sur le jeu cabotin, pour lesquelles il a été soutenu par une bourse de doctorat en recherche du FRQSC.

Claudia Bernal

Le corps-territoire comme lieu de résistance 

En tant que femme-artiste-immigrante, j’ai pris conscience que les sujets de mes œuvres, les femmes mexicaines ou colombiennes, vivaient des expériences similaires aux miennes : des processus de déterritorialisation à cause de la guerre, de la pauvreté. Elles cherchaient des nouveaux territoires s’ouvrant sur un ailleurs, vers un avenir meilleur. En tant qu’espace, le corps a été associé à la carte géographique, à la prison, à la cage, au territoire. En Amérique latine, la conception du corps en tant que territoire a été élaborée principalement par les féministes et les autochtones. Ces mouvements abordent le concept de corps-territoire pour analyser leurs devenirs en tant que sujets d’action contre les pratiques patriarcales. Le corps est compris comme un lieu-territoire susceptible de devenir un lieu de résistance et d’expression des réalités sociales et politiques (Mc Dowell, 2000). 

Pour le colloque Arts vivants, écologie, politique : fabriques d’un nouveau relationnel, je propose de retracer une partie du processus de création et un extrait de l’oeuvre Entre brouillard et cicatrices, résister / Entre niebla y cicatrices, resistir, une installation performative dans laquelle j’aborde le concept du corps-territoire. Ce processus m’a conduit vers les hautes montagnes colombiennes de Sumapaz et Rabanal, la région de Chorro de Oro (Guateque) et le village de Sutatausa. Habiter ces paysages, ces territoires autant géographiques qu’affectifs, m’a permis d’explorer mon propre corps-territoire ainsi que d’autres corps-territoires humains et non-humains avec lesquels je m’identifie comme femme-artiste-immigrante. Dans ces espaces, nous expérimentons différentes façons d’écouter, de marcher, de voir, de toucher, de sentir et de penser, qui m’ont motivé à créer cette œuvre comme un territoire de poésie et de résistance fait de textures, de sons, d’images et d’actions. 

Bio: Artiste interdisciplinaire et chercheuse, Claudia Bernal est chargée de cours au Département des arts, des lettres et du langage de l’UQAC. Ses œuvres se situent à la croisée des arts visuels, du théâtre performatif et de la littérature. Elle détient un doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). En 2023 Bernal a terminé un stage postdoctoral en recherche-création au sein du CELAT-UQAC. Ses recherches actuelles portent sur la relation corps-territoire / identité / résistance. Elle est détentrice d’une maîtrise en théâtre qui lui a permis d’approfondir ses recherches sur le texte en tant que matériau plastique et sur l’installation performative. Dans ses œuvres, les concepts de mouvement, de migration, d’espace et d’identité sont récurrents. Elle a présenté sa production artistique dans des musées, des centres d’artistes, des galeries et des espaces publiques.

Claudia Blouin

Faire monde avec la laine

Ma proposition est une performance d’une dizaine de minutes s’articule avec l’axe thématique Agir et être agi et s’inscrit dans le contexte de mon doctorat en recherche-création qui porte sur les devenirs du corps sur la scène dans leur rapport avec la laine prise comme matière plastique. 

Sur scène, j’établis un dialogue avec des pièces de laine que j’ai tricotées et crochetées. Au contact de ces structures inanimées avec qui je partage la relation intime du geste artisanal, nous nous transformons les unes les autres. Ma corporéité (Bernard, 2001) traverse des états où la figure humaine se dissout pour ouvrir à un univers sensoriel de l’animalité, de l’insecte, de la chimère, du monstre. La laine et moi nous engageons dans un partenariat où nos devenirs (Deleuze et Guattari, 1980) s’offrent au public afin qu’il puisse vivre, par identification sensible aux sons, aux textures, aux formes et aux couleurs, l’expérience du corps autrement. Ce corps instable et poreux, ce corps hybride qui permet – j’en émet l’hypothèse à la suite des penseur.ses écologiques et néo-matérialistes – de vivre de nouveaux paradigmes relationnels avec son environnement, avec le non-humain et le non-vivant. Peut-être peut-il participer à « complexifier nos sensibilités et les relations que nous tissons avec nos milieux de vie » comme le propose Julie Sermon en clôture de Morts ou vifs (2021 : 146)? Faire monde (Deleuze et Guattari, 1980 : 344), devenir-avec (Haraway, 2016) en jouant à établir de nouvelles connexions entre soi et la matière pour cultiver l’étonnement dont nous avons tant besoin pour imaginer demain.

Bio : Claudia Blouin est doctorante en Littérature et arts de la scène et de l’écran à l’Université Laval (Québec, Canada). Artiste-chercheuse, elle s’intéresse à l’interartistique à travers le spectre du corps. Son projet doctoral est une recherche-création sur les devenirs du corps sur la scène contemporaine dans sa relation avec la laine. Ce projet reçoit le soutien du Fonds de recherche du Québec – Société et culture. Claudia poursuit sa réflexion sur ces sujets en contribuant à différentes revues et journaux académiques tels qu’aparté et Écosystème et en participant à des colloques à Québec, Montréal, Toronto et en Roumanie. En 2020, elle fonde La compagnie Doute autour du projet Ravel on the Beach, un spectacle de théâtre multidisciplinaire dont elle co-assume l’écriture et la mise en scène, présenté par JokerJoker à Québec en 2021. 

Sylvie Lapierre

L’expérience immersive médiatrice de la résonance au sein du dialogue homme-nature 

Cette proposition sera présentée sous forme performative à caractère immersif, incluant une  vidéo, un dispositif sonore ainsi que des actions perfomatives sous l’axe AGIR et ÊTRE AGI. 

Derrière les murs, suite à l’effondrement, se dévoile un paysage sans bord (Quéinnec) qui invite  à vivre une expérience sensorielle et émotionnelle du monde. Le vivant se rencontre et croise  le non-vivant sous des formes qui invitent à une écoute et une disponibilité. De là, la rencontre  avec la vulnérabilité et la résonance qui émerge des différentes formes du monde. La  technologie, de l’appareil photo au microscope électronique incite à voir autrement. La  recherche-création à l’origine de ce déploiement a induit des actions qui ont favorisé le  changement de paradigme entre l’acte de construire le monde et l’expérience sensorielle et  émotionnelle du monde.  

Les multiples niveaux de lecture et les temporalités variables qui vous seront proposées  caractérisent l’atmosphère de ce théâtre immersif. « Il semble de fait que l’expérience du  monde diffère fondamentalement selon la perception que nous avons de la source du  mouvement: est-ce le monde qui vient à nous afin de nous défier et de nous mettre à  l’épreuve? Ou bien est-ce nous qui pénétrons dans le monde, qui y cherchons des lieux à  notre convenance, qui sommes attirés par ses sommets? » H.Rosa (2018) 

La mise en scène du lien ontologique qui existe entre l’humain et son environnement et qui  dispose à découvrir la plénitude inhérente à la mouvance du monde sera investie dans la  juxtaposition de projections vidéos et sonores, d’actions performatives et d’installations. C’est  dans la dimension sensible que provoquent les expériences extra-quotidiennes éveillées par  l’atmosphère du lieu et sa résonance, que le corps transforme la potentialité en réalité tangible  sous la forme d’un « mouvement issu de la vie interne » comme principe de renouvellement,  vécu comme processus intime de changement du rapport à soi et au monde. 

« Ce n’est pas seulement de souplesse intellectuelle qu’il s’agit ici, mais aussi de mouvance  interne; pas seulement d’ouverture de pensée mais aussi de souplesse des attitudes, des  gestes, des postures corporelles: c’est bien avec son corps aussi que l’on regarde son objet  de recherche. Doté de cette malléabilité, on peut alors être à la fois distant et impliqué,  immergé et surplombant. Expert et lucide. » Danis Bois (2007) 

Chaque expérience vécue sur le terrain par et dans le corps a favorisé un niveau d’intégration  et de compréhension qui transforme la posture verticale du départ en entrelacements  organiques qui ont initié le dialogue entre art, corps, territoire et technologies. C’est un  nouveau rapport à l’écologie qui émerge au coeur de cette pratique performative. 

Bio : Étudiante au doctorat en « Littérature, arts de la scène et de l’écran », Sylvie Lapierre  questionne, au cœur de la recherche-création, les possibilités de mettre en dialogue, non  seulement les pratiques qu’elle maîtrise mais aussi celles qui présentent le défi de plonger dans  l’univers des nouvelles technologies. Ces dernières ouvrent les possibilités d’appréhender  l’espace, le temps et la forme en superposant plusieurs niveaux de compréhension et  d’appropriation du sujet étudié. Ses pratiques actuelles; en tant qu’artiste et psychothérapeute  soutiennent l’importance d’appréhender toute situation dans une perspective globale. 

Son intérêt se porte sur la création d’espaces immersifs mettant en relief les notions de territoire  et de société ainsi que la résonance avec les éléments du monde. Le dialogue qu’elle cherche à  établir dans la mise en tension créée par l’interdisciplinarité, vise à interpeller le public en  l’invitant à expérimenter les faits à partir de multiples niveaux de perception. En intégrant une  présence performative, elle invite l’observateur à déployer une appréciation plus complète des  enjeux soulevés par ses sujets de recherche. 

Ressources et mots-clés

Mots-clés

Pause

7 juin, 2024

16:30 – 17:30 HNE

Synthèse finale – Groupe des chercheur.es émergent.es

Local : Studio 1 – LANTISS (CSL-3655)

Modération :  Marie-Ève Skelling-Desmeules

Groupe des chercheur·es émergent·es de la SQET

William Durbau (U. d’Ottawa), Sandrine Duval (U. McGill), Lorie Ganley (U. d’Ottawa) et Pierre-Olivier Gaumond (UQAM)

 

 

 

Détails et descriptif de l’événement

Groupe des chercheur.es émergent.es de la SQET – William Durbau, Sandrine Duval, Lorie Ganley et Pierre-Olivier Gaumond

Synthèse finale 

Le comité des chercheur·se·s émergent·e·s présente une table ronde d’une durée de 20 minutes qui a pour objectif de présenter une synthèse du colloque 2024 et d’offrir des pistes de réflexion supplémentaires.

Bio : Titulaire d’un baccalauréat en études théâtrales et d’une maîtrise en théâtre obtenus à l’Université du Québec à Montréal, William Durbau travaille comme dramaturg, assistant à la mise en scène et régisseur depuis 2014. Il effectue présentement un doctorat en Communication à l’Université d’Ottawa, sous la direction de Kyle Conway.

Ses recherches s’intéressent à l’interrelation entre le théâtre et le jeu vidéo dans le contexte des mutations esthétiques et dramaturgiques actuelles. Elles s’inscrivent au confluent des études théâtrales, des études des médias et de la communication.

Sandrine Duval est étudiante au doctorat en littérature française à l’Université McGill. Sa thèse, porte sur la dramaturgie des femmes franco-canadiennes et est financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Elle a effectué un stage de recherche auprès de la chaire de recherche dans le cadre du programme de Coopération en recherche dans la francophonie canadienne de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (Acfas). Elle détient une maîtrise en études littéraires de l’Université de Moncton.

Lorie Ganley (elle/her) est chercheuse émergente en arts vivants et enseignante de littérature au Cégep de l’Outaouais. Elle est titulaire d’un baccalauréat en études théâtrales de l’Université du Québec à Montréal et d’une maîtrise en théorie théâtrale et dramaturgie à l’Université d’Ottawa.Lorie s’intéresse aux dispositifs permettant de transformer le rôle traditionnel des spectateur·rices et aux fonctions mouvantes qu’ils·elles peuvent occuper dans le spectacle. Elle cherche à mieux comprendre comment les participant·es peuvent s’engager de manière concrète, incarnée et émotionnelle dans la réception théâtrale.

Pierre-Olivier Gaumond est étudiant du doctorat en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, où il s’intéresse à l’intégration des sciences naturelles dans les dramaturgies québécoises contemporaines [CRSH 2022-2026]. Récipiendaire du prix du chercheur émergent  de l’année 2021 de la Société québécoise d’études théâtrales (SQET), il alimente son obsession pour les textes et les arts vivants en collaborant à titre de conseiller dramaturgique à divers projets de création. Il est également coresponsable de l’axe Théorie et critique de la SQET et codirecteur de l’organisme de soutien à la recherche artistique Écotone – Espace d’expérimentation.”

Ressources et mots-clés

Mots-clés